Décidément, Amir Reza-Tofighi connaît des débuts particulièrement difficiles.
Nous avions consacré un article à la première sortie du président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, et il n’était pas élogieux. On pouvait plaider l’accident, mais l’entretien que vient de donner Amir Reza-Tofighi au Journal du Dimanche (18 mai 2025) ferait plutôt figure d’accident industriel.
En effet, aux 14 questions qui lui ont été posées, le nouveau président du syndicat s’est échigné à répondre de travers, si bien que nous en sommes venus à nous demander s’il ne le faisait pas exprès.
- Notre « modèle social » ? « Il est urgent de transférer une part importante sur d’autres prélèvements (que ceux qui pèsent sur le travail) et il faut par ailleurs un plan d’économies sur la protection sociale elle-même ». Pas un mot sur le boulet qu’est notre « modèle social », pas un mot sur les alternatives à la Sécurité sociale.
- La « Tva sociale » ? « Jouer sur la Tva peut (sic) entraîner une hausse des prix », mais il serait judicieux de « financer notre modèle social (décidément…) par les touristes ». Nous ne reviendrons pas sur les multiples papiers consacrés par l’Iref pour démontrer l’absurdité et le caractère « antisocial » de cette proposition de réforme.
- La réduction des dépenses de santé ? Il faut une « meilleure gestion » et « une participation plus importante et pour (?) tous aux frais de santé ». Pas un mot sur le secteur privé.
- La « justice sociale » ? Il faut « remettre en question l’universalité de la garantie des soins par une contribution financière en fonction des revenus : c’est une question de justice sociale ! » Manifestement, Amir Reza-Tofighi n’a pas lu Hayek…
- L’impôt sur les revenus ? Question : « Vous souhaitez un impôt très progressif ? » réponse : « Oui ». Sans commentaire.
- Le « conclave sur les retraites » ? Pas un mot sur la capitalisation.
- L’assurance chômage ? Pas un mot là encore sur les alternatives avec le recours au secteur privé.
- Le danger principal qui pèse sur les PME ? « Si l’on continue à laisser entrer des colis sans Tva, sans droits de douane, sans respect des normes, on prend le risque de voir disparaître des pans entiers du commerce ». Là encore, nous restons sans voix devant un tel éloge du corporatisme et du protectionnisme. Nous avons plutôt l’impression qu’avec de pareils propos, c’est le Président de la CPME qui est le principal danger qui pèse sur les PME…
Comme quoi on peut être un brillant chef d’entreprise et un mauvais penseur de l’économie.
5 commentaires
Ne serait-il pas intéressant de savoir où on a pêché ce bonhomme et sur quelles compétences de mieux que d’autres il a été élu à ce poste ?
Avec de tels patrons, mieux vaut être fonctionnaire, on est aussi bien servi !
Ne pas être d’accord avec vous, ce n’est pas une erreur : c’est un désaccord, rien de plus.
C’est votre droit de ne pas être d’accord. C’est notre droit de critiquer vos arguments (si vous en avez).
Purée, ça fait peur…
Il a été choisi par la CGT ? Par Macron ?
On est vraiment foutus…