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Le discours de Poutine est celui des dictateurs soviétiques et des islamistes

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Personne ne sait comment finira le règne de Poutine. On sait cependant que sa dictature est la reproduction fidèle de celles de l’époque soviétique. Il a d’ailleurs affirmé que « la décision de dissoudre l’URSS était une catastrophe nationale ». Les ingrédients de son discours sont ceux qu’utilisaient les dictateurs communistes. L’ennemi c’est l’Occident « décadent », lieu du « satanisme ouvert », et surtout l’Amérique. Le ton est le même que dans les harangues  et les textes des islamistes qui haïssent la démocratie occidentale, une société « impure et dégénérée ». Pour Poutine, les Occidentaux ont « colonisé » le monde, ils sont russophobes et veulent « coloniser » aussi la Russie. Donc, seule une « grande Russie » pourrait résister. Ce discours aurait pu être prononcé par Staline ou par Brejnev.

Poutine déforme l’Histoire à travers le prisme de l’idéologie soviétique. A la trappe les dizaines de millions de morts, le Goulag, la catastrophe économique et sociale à l’époque de l’URSS. Annexer des territoires, occuper des pays, c’est se défendre. Le même argument avait été utilisé par Staline pour laisser ses troupes dans la moitié de l’Europe. Cela dit, notons incidemment que si Poutine critique l’Occident, les Russes n’en apprécient pas moins la vie qu’on y mène.  Même les oligarques proches du pouvoir envoient leurs enfants faire les études en Amérique ou en Europe occidentale.

Comme les terroristes, Poutine n’a pas hésité à tuer ses propres concitoyens dans des attentats, à abattre un avion civil, à faire assassiner des opposants et des journalistes. En 1999, lorsqu’il était Premier ministre, plusieurs attentats ont lieu sur le sol russe, dont deux à Moscou (9 et 13 septembre) et un dans la ville de Volgodonsk (16 septembre). Les trois ont visé des immeubles d’habitation où vivaient des familles entières. Bilan : 314 morts et plus de 600 blessés. On a accusé les réseaux tchétchènes : il fallait trouver un prétexte pour envahir la Tchétchénie, où il a d’ailleurs installé un régime islamiste. On sait aujourd’hui que les responsables étaient les agents du FSB (service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie). Poutine voulait  montrer qu’il était le seul capable de diriger la Russie d’une main de fer (pour en savoir plus, lire l’excellente enquête faite par la journaliste d’investigation, Amy Knight).

Des attentats de 1999 aux  oligarques « suicidés » ces derniers mois, en passant par le vol 17 de la Malaysian Airlines abattu le 17 juillet 2014 par les séparatistes russes, Poutine a « éliminé » (ou emprisonné) tous ceux qui le gênaient : Boris Nemtsov, Galina Starivoitova, Paul Klbenikov, Anna Politkovskaia, Alexander Litvinenko, Boris Berezovski, Aleksandr Perepilicinii…

Rejet cynique de ses forfaits sur des tiers, révisionnisme historique, haine de l’Occident et du capitalisme, dénonciation de l’ « impérialisme américain », mépris à l’égard des dizaines de millions de victimes (dont des millions de Russes) de l’URSS et du communisme, mépris du droit et de l’individu, mensonges grotesques, menaces insensées et délire idéologique… Poutine condamne et enfonce la Russie et le peuple russe. Comme le faisaient les dictateurs communistes.

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3 commentaires

Jonathan Rien 3 octobre 2022 - 8:19 am

« Poutine condamne et enfonce la Russie et le peuple russe. Comme le faisaient les dictateurs communistes ». Pourtant, les Russes, qui souffrent d’un grave complexe d’infériorité, adorent ça et en redemandent pourvu que cela puisse assouvir leur rêve de ce qu’ils croient être la grandeur. Un peu comme les Français avec l’état. Ils en veulent toujours plus pourvu que cela puisse assouvir leur rêve de ce qu’ils croient être l’égalité. Je généralise? Pas tant que ça. Juste des tendances générales.

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AlainD 3 octobre 2022 - 9:02 pm

Que pouvait attendre le monde d’un ancien colonel du KGB ? Dans son rêve de grande Russie traduction de sa mégalomanie, il entre en guerre sans l’avouer au motif fallacieux que des russophones d’Ukraine auraient été opprimés. Il leur donne d’office des passeports russes, organise des referendums bidons et annexe le Donbass, excusez du peu. Il répète à l’envi que partout où des russophones seraient opprimés il interviendra pour les libérer ! Diable, si demain les habitants de Kaliningrad manifestaient quelque agacement il volerait à leur secours de la même manière ? Nous avons connu un certain Adolf H. qui, voulant de l’espace pour le peuple Allemand a envahi les Sudètes, annexé l’Autriche et comme les Occidentaux tergiversaient il a envahi la Pologne, vous connaissez la suite.
Pour ma part, je crains que l’ogre Russe ne se contente pas de ses premières conquête si l’Occident ne met pas un frein à ses divagations.

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AlainD 3 octobre 2022 - 9:04 pm

Il manque un « s » à conquête, faute de frappe, pardon.

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