Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » La « société civile », vraiment ?

La « société civile », vraiment ?

par
0 vues

Nos médias, même de droite, et nos hommes politiques ont, par un tir groupé, utilisé la notion de « société civile » à tort et à travers durant la période du gouvernement démissionnaire. Prenons quelques exemples.

Le 2 septembre sur BFMTV, le secrétaire national du Parti socialiste, Olivier Faure, prétendait que Lucie Castets « incarn(ait) la société civile organisée (?) ». Cette même expression de prime abord étrange avait été utilisée par la secrétaire générale de la CFDT, Maryse Léon, dans une tribune au Monde, pour caractériser son syndicat à la manœuvre afin de « refonder la démocratie politique, sociale et économique ». Le 3 septembre, Franceinfo parlait d’un nouveau nom en piste pour Matignon, « un nom issu de la société civile, Thierry Beaudet ».

Une mise au point s’impose.

L’expression de « société civile » a changé de sens au fil des siècles. Originellement, elle se démarque de l’état de nature pour désigner la société politique chez le philosophe John Locke à la fin du XVIIe siècle ou l’État chez Kant à la fin du siècle suivant. Mais par la suite, la société civile prend son sens moderne et contemporain : elle signifie l’ensemble des libres relations entre individus sur la base du contrat ou de l’association, à l’exclusion de toute intervention publique (nous nous permettons de renvoyer à notre entrée « Société civile » dans le Dictionnaire du libéralisme, Larousse, 2012).

Par conséquent, la sphère de la société civile doit être séparée de celle de l’État aussi strictement que possible afin que la liberté advienne ou demeure.

Le problème en France, c’est que l’État providence y est le plus pesant du monde. Les frontières de la société civile et de l’État tendent donc à s’effacer. Un syndicat grassement subventionné, le président d’un organe inutile issu d’un secteur mutualiste gorgé de fonds publics, une énarque qui a co-fondé une association de défense des services publics dont le financement n’est pas intégralement privé, n’ont qu’un lointain rapport avec la véritable société civile. C’est peut-être pourquoi la notion de « société civile organisée » est utilisée : il faut sans doute lire « faux nez » ou « dépendant de l’État ».

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire