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La mondialisation est essentielle pour les producteurs de vins français

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La mondialisation n’a pas tellement le vent en poupe en ce moment. Beaucoup, à droite comme à gauche, lui préfèrent le protectionnisme. En cause notamment, la dissolution de notre culture, de notre identité et de notre patrimoine au sens large que l’internationalisation des échanges entraînerait inexorablement. Pourtant, la mondialisation reste vitale pour nombre de secteurs de notre économie, dont l’industrie viti-vinicole, qui est passée en 2023 de deuxième à troisième contributeur à la balance commerciale de notre pays – derrière l’aéronautique et les cosmétiques – et qui reste le premier excédent agroalimentaire. Les chiffres de 2023 liés à l’export ne sont d’ailleurs pas très bons, puisque la filière française accuse une baisse de 9% en volume et de 3% en valeur par rapport à l’année précédente. Une tendance qui n’épargne pas d’autres pays producteurs de vins comme l’Afrique du Sud, le Chili ou encore l’Espagne.

Dans la notice introductive à son édition de 2025, le Guide Hachette des vins rappelle à juste titre l’importance de la mondialisation pour les vins français. « Le marché américain », peut-on lire, « balbutiant dans les années 1970 pour les vins de Bordeaux, va devenir de loin la première destination des producteurs bordelais », ce avant que le marché asiatique ne le supplante (p. 11). Le Guide Hachette souligne en outre qu’en 1985, c’était un peu plus de 195 millions de bouteilles que le vignoble champenois exportait. « Depuis le changement de siècle, les expéditions de cette même région ont régulièrement dépassé 300 millions de bouteilles. Soit plus d’une bouteille sur deux produites exportées » (ibid.). Quant à la Bourgogne, les chiffres sont on ne peut plus éloquents : en 2002, les ventes de vins à l’export se montaient à 500 millions d’euros. Vingt ans plus tard, elles atteignaient 1,5 milliard (ibid., p. 12).

Rappelons enfin que quantité de producteurs de vins en France, toutes régions viticoles confondues, réalisent la majeure partie de leur chiffre d’affaires à l’étranger. Dans le cas de spiritueux comme le cognac, c’est même la quasi-totalité de la production qui est vendue au-dehors de nos frontières – 98% en 2020, comme l’IREF l’avait rappelé. Le fait que d’autres pays comme les États-Unis veuillent ériger toujours plus de barrières douanières équivaut en pareils cas à menacer très sérieusement les intérêts vitaux de tout un pan de notre industrie agroalimentaire.

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4 commentaires

mabrouka 28 septembre 2024 - 9:00 am

Je suis favorable à la mondialisation, si les règles des échanges et des investissements sont équilibrées, ce qui est très loin d’être la cas.
Par exemples :
Pourquoi les Chinois peuvent ils investir dans des entreprises en Europe sans contraintes de réciprocité…?
Pourquoi un investisseur français doit il JURIDIQUEMENT intégrer dans son investissement chinois des investisseurs de nationalité chinoise, ce qui n’est pas demandé en France ?
POURQUOI CETTE INCOHÉRENCE ?
Pourquoi cette incohérence existe t’elle avec de nombreux pays , tel le Maroc entre autres…. ?
Pourquoi se tire t’on un balle dans le pied en en redemandant toujours plus ?
Pourquoi la France s’inscrit-elle dans la faiblesse ?
CETTE INCOHERENCE SE RETROUVE ÉGALEMENT DANS LES NORMES DE FABRICATIONS CHINOISES OU MAROCAINES ACCEPTÉES EN EUROPE ET QUI NE RÉPONDENT PAS AUX NORMES EUROPÉENNES ?
Pourquoi des produits qui ne sont pas aux normes européennes entrent ils en France, sans grandes pénalités ?
Pourquoi l’Europe se présente telle dans ses faiblesses qu’elle entretient ?
Pourquoi la Chine impose t’elle de manière UNILATERALE ses règles d’échanges en imposant ses menaces…. Pourquoi la France et l’Europe ne CONTRACTENT ELLES PAS ….
POURQUOI LA FRANCE ET L’EUROPE ne réagissent elles pas ?
POURQUOI CETTE FAIBLESSE qui semble être assumée par les européens ?
Avec toute ma reconnaissance pour vos réponses étayées et argumentées pour saisir ces incohérences qui pèsent lourdement sur les économies européennes !
Pourquoi se manque de réciprocité ?
Comment l’O.M.C accepte t’elle ces situations ?
Remerciements

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Thibault Mortier 28 septembre 2024 - 9:40 am

Relisant « Le loup et le chien », cet article est donc la réponse du chien, préférant une laisse et être bien nourri. Un peu court comme réflexion quand on prétend « remettre les pendules à l’heure » ! Par ailleurs, la description de la production Champenoise, ma région, est ambiguë : il aurait été plus clair de dire que cette région produit environ 300 millions de bouteilles, dont environ 80 sont exportées en Europe et 80 dans les autres pays.

L’opposition mondialisme / protectionnisme est en réalité un sujet extrêmement complexe, car il s’agit de la recherche d’un optimum, en faveur d’un équilibre pour lequel il n’existe plus de consensus en France, où les « somewhere » sont de plus en plus séparés des « anywhere ». En l’état actuel de ce qui reste de la France, bien malin qui saurait trancher sans susciter une réaction contraire immédiate.

Pour ma part, je suis un somewhere, et penche plus du côté de la protection raisonnable (ce qui n’est pas une fermeture, mais un arbitrage) des frontières que de la mondialisation débridée, qui ne profite au final qu’à de grands groupes anonymes et vagabonds, dans le cadre de la démission de l’état, voire de son démantèlement voulu par ces mêmes grands groupes.

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eric17 28 septembre 2024 - 10:29 am

Etant viticulteur et agriculteur à coté de Cognac , c’est certain que le Cognac à un mode de distribution je crois unique
en France ou c’est les 4 « grandes maisons » comme nous les appelons qui font que la région est prospère . Mais le revers de cette puissance industrielle de ces groupes (LVMH et compagnie) c’est qu’elles rentrent aujourd’hui dans le jeu des taxes et rétorsions douanières et c’est là que nous voyons le désavantage d’être dans un marché de distribution tourné à 98% vers l’export . Le vignoble Girondin fonctionne lui beaucoup moins sur l’export . il y a des avantages et des inconvénients à ces 2 systèmes . Lequel est le bon ! faut-il un mixe entre les 2 ! Pas évident de répondre à cela

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Albatros 30 septembre 2024 - 2:20 pm

Merci pour ce rappel très pertinent, surtout auprès de ceux qui vantent le « local » en étant exportateurs. Si cela pouvait les faire réfléchir deux secondes pour se rendre compte que le protectionnisme est pratiquement toujours un jeu de perdants.
Vive la liberté de commercer.
Et courage à tous !

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