Branle-bas de combat à gauche : comment se débarrasser de l’encombrant Jean-Luc Mélenchon ?
Dans un entretien à Libération (21 mai 2025), le député Ecologiste François Ruffin a appelé à l’organisation d’une primaire afin de désigner le candidat commun de la gauche à la prochaine élection présidentielle. Le problème de la primaire est double, à gauche comme à droite d’ailleurs : si elle doit exister, quels partis ou mouvements doit-elle concerner ? et selon quel programme ? Deux questions évidemment liées.
A ces questions, François Ruffin répond que « le périmètre, c’est celui du Nouveau Front populaire : de Philippe Poutou à François Hollande ». Mais La France Insoumise serait-elle englobée ? Les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon sont « bien sûr » les bienvenus. La réponse est évidente puisque l’objet de la proposition de François Ruffin, lui-même candidat d’ores et déjà déclaré, est d’empêcher une candidature à l’élection présidentielle hors primaire du meneur de LFI. Quant au programme, « la base », et non « la bible », c’est le programme du NFP établi lors des dernières élections législatives.
Ce que craignent les hommes politiques de gauche en général, c’est la division : si une ou, pis, plusieurs personnes se présentent à l’élection présidentielle en sus de Jean-Luc Mélenchon, qui ne veut pas entendre parler de primaire, le risque est que la gauche soit éliminée du second tour ou que Jean-Luc Mélenchon accroche la seconde place au premier tour avant de perdre au deuxième.
Le 23 avril, l’ex-candidate à Matignon, Lucie Castets, avait déjà appelé à une primaire des gauches la plus large possible. Il devait s’agir d’une « candidature commune aux partis de gauche et aux Ecologistes » qui devait « s’appuyer sur un socle programmatique commun partagé sur la base des travaux déjà conduits » (si vous n’avez pas saisi cette dernière phrase, rassurez-vous : il faut être énarque pour la comprendre).
Par le plus grand des hasards, les amis de François Ruffin, en froid, comme lui, avec leur ancien parti, ont partagé son point de vue, qu’il s’agisse de Clémentine Autain ou d’Alexis Corbière.
Dans tous les cas, il est notable que des appels à une primaire à gauche qui englobe le Nouveau parti anticapitaliste (visé en 2023 par une enquête pour apologie du terrorisme), et/ou LFI (que l’on qualifiera gentiment d’ambigu sur la question de l’antisémitisme), deux partis dont les programmes, à supposer qu’ils soient applicables, feraient régresser notre pays dans le primitivisme, ne posent absolument aucun problème de conscience à nos médias et au microcosme parisien.
2 commentaires
Le microcosme parisien vote beaucoup socialiste, écologiste et, de plus en plus, la France Insoumise, me semble-t-il. Lui et le microcosme de toutes les grandes villes de France, d’ailleurs ; car c’est la bourgeoisie enrichie par le libéralisme qui est le plus de gauche, dans ce pays comme dans d’autres, vous le savez bien.
Pourquoi voudriez-vous que ça les dérange ?…
C’est justement contre cette gauche qu’il devient absolument nécessaire d’établir un “front républicain”.
Je partage pleinement l’avis dans le premier commentaire au sujet des gauchistes de la bourgeoisie urbaine, véritables idiots utiles de notre nouveau Robespierre.