La manière dont le gouvernement aborde la question des finances publiques est-elle vraiment en train de changer ? La question mérite d’être posée à la lecture de la circulaire relative aux « conférences de budgétisation » pour les années 2026 à 2028 que Mélanie Joder, la directrice du Budget, a adressée aux ministères le 3 avril dernier.
Que dit cette lettre ? Que le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 « devra être construit sur un effort significatif de rationalisation des dépenses publiques ». Que la sécurisation de la trajectoire des finances publiques « implique désormais de proposer de véritables choix de politiques publiques dans le budget pour 2026 en considérant la loi de finances pour 2025 comme un maximum et non comme un socle ». Que les discussions à venir entre la direction du Budget et les ministères devront se faire sur une logique « base zéro » avec des propositions de budget « globalement en baisse ». Que chaque dépense publique devra être « réinterrogée à l’aune de son utilité, de son efficacité, de son vecteur de distribution, de la pertinence de la mission qu’elle sert et de moyens globaux dont disposent les ministères pour conduire leur action, qu’il s’agisse de leviers budgétaires ou fiscaux ». Que toute nouvelle dépense « devra être gagée intégralement par une mesure d’économie pour être admise ». Que les mesures d’économie devront être « fondées sur une interrogation systématique de la pertinence des interventions de l’État ». Que chaque ministère doit identifier et présenter « un niveau ambitieux de diminution » de ses effectifs. Qu’il convient de retenir l’hypothèse d’une « stabilité » de la valeur du point d’indice de la fonction publique pour préparer le budget de 2026.
Des propos qui contrastent avec ceux du ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, qui, comme nous l’avons indiqué, a déclaré sur BFM TV vendredi 4 avril – c’est-à-dire le lendemain de l’envoi de sa circulaire par la directrice du Budget – qu’il refusait d’envisager « de nouvelles coupes dans les dépenses publiques ».
Que cherche donc à faire le ministre de l’Économie et des Finances ? A prendre ses distances avec Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, et son administration pour ne pas apparaître comme celui qui fait reculer le périmètre de l’État ? A moins qu’il ne craigne les syndicats qui dénoncent l’austérité budgétaire et réclament des hausses de salaires pour tous les agents publics. Pourtant la grève lancée par cinq syndicats (CGT, FSU, UNSA, Solidaires et FA-FP) le jeudi 3 avril dernier n’a pas mobilisé : seulement 1,6% de grévistes ont été recensés dans la fonction publique d’État.
Macroniste paradigmatique, c’est-à-dire « étatiste, pusillanime, ignorant des mécanismes économiques », Éric Lombard a toujours été amoureux de la dépense publique. Il est probablement chargé de veiller à ce que les cordons de la bourse ne soient pas trop serrés dans la perspective des prochaines échéances électorales. Il faudra bien alors acheter des voix. Cela n’est pas pour nous rassurer.
7 commentaires
Tout cela a un fort relent (nauséabond) de “en même temps”…
Les spécialistes de l’enfumage ne disparaitront pas d’un claquement de doigt! Tant qu’ils seront à l’œuvre il ne faut rien espérer.
Tant que les Français voteront mal, il ne faut rien espérer.
La “gauche” car il s’agit bien de tous ceux-là qui ont voulu nous faire croire depuis cinquante ans, et plus, que le recrutement intempestif de “fonctionnaires” à tous niveaux, communal, départemental, régional, allait désengorger les officines traitant le chômage dont ils ne savaient plus endiguer l’hémorragie. Résultat, on ne sait plus quoi faire de tout ce monde, qui de surcroit, est ultra protégé par un statut qui interdit de les virer quand ils ne glandent rien. Et aujourd’hui, force est de constater que tout ça coûte excessivement cher aux contribuables, et qu’il va falloir dégraisser le mammouth, c’est incontournable, et urgent !…
Visiblement nos gouvernant n’ont aucune pratique des réductions de cout dans une organisation. Ils raisonnent en comptable et non en managers d’organisation défaillante. Dans l’industrie on va s’attacher à trouver des objectifs qui mobilisent les forces vives -mais où donc sont-elles? Ensuite on passe a l’analyse des processus , le plus souvent transverses aux silos de l’organisation, et on confie à un groupe de travail le soin d’étudier le processus avec pour objectif la réduction des délais, en pointant tous les blocages internes ( la bureaucratie). Réduire les délais est la meilleure façon de réduire les couts. Par exemple, pourquoi faut-il 8 à 9 mois à l’ANTS pour produire un permes de conduire, etc L’avantage est que personne ne peut s’opposer aux objectifs. Sinon on discute de qui va payer.
Un de mes vieux professeurs nous disait, il y a fort longtemps, que l’évaluation de la sécurité des médicaments « est une science simple, qui s’apprend en deux leçons, …. la première dure 49 ans. » ( je suis dans la seconde)
Cela s’applique à beaucoup d’endroits, de domaines et de spécialités.
Et par exemple un ministre des finances devrait avoir travaillé avant que d’être nommé ministre par les copains de son école qui eux-même n’ont jamais travaillé. Ils n’ont pas besoin d’être dans la seconde leçon, mais d’être instruits de la réalité
Mme de Montchalin n’a peut-être pas beaucoup travaillé, mais elle est passé par AXA, groupe financier privé s’il en est, et elle, elle a appris.
Lombard est un fonctionnaire et est probablement incapable de raisonner autrement qu’en fonctionnaire.
Si vous voulez cette politique , il nous faut l’équivalent d’un Trump à l’Elysée et d’un Musk au budget.
Tant que les gauchistes seront au pouvoir, notre pays sombrera dans la récession sur tous les plans.
C’est aux Français qu’ il appartient de bien voter et de ne plus se faire manipuler par les médias dominants .