La Belle et la Bête version woke « censurée » par l’Education nationale

Le dessinateur Jul crie à la censure à la suite de l’annulation de la commande du « livre pour les vacances » qui devait être officiellement « offert » à 800.000 écoliers par l’Education nationale.

 Le site du ministère de l’Education nationale explique de la manière suivante l’opération dite « un livre pour les vacances » lancée en juin 2017 par le ministre, macroniste de droite précisons-le, Jean-Michel Blanquer : « Chaque fin d’année scolaire, 800.000 écoliers de CM2 reçoivent un classique de la littérature française illustré par un dessinateur, pour les accompagner durant les vacances d’été. L’objectif de cette opération est de renforcer le goût de la lecture autonome chez les élèves ». Il est mentionné que le livre est « offert par le ministère, et non choisi par les parents et les élèves ».

L’édition 2025 ne se déroule pas sous les meilleurs auspices. En effet, le ministère a retenu le conte La Belle et la Bête dans sa version de 1756 avant d’annuler in extremis la commande au motif de l’inadaptation de l’ouvrage illustré « sans accompagnement pédagogique », pour reprendre les termes de la ministre macroniste Elisabeth Borne. L’illustrateur, le dessinateur Jul, a dénoncé une « décision politique » de « censure » et il a été suivi par le service public puisque France Inter s’est empressée de titrer ainsi l’information (20 mars 2025), comme la presse de gauche et d’extrême gauche. Il est vrai que le dessinateur collabore avec un quotidien aussi modéré que L’Humanité, et qu’il a exercé ses talents pour des journaux et magazines de gauche, du Nouvel Obs au Monde en passant par Libération.

La directrice générale de l’enseignement scolaire a relevé que les illustrations litigieuses abordaient les questions de l’alcool, des réseaux sociaux ou « des réalités sociales complexes (?) ». De son côté, le dessinateur Jul a donné des éléments qui expliqueraient la « censure » : « Les personnages ne sont pas des princesses blondes à longs cheveux. Elles sont singulièrement frisées, à la peau un peu plus mate, peut-être (sic), que les princesses de d’habitude. Il leur arrive de porter des survêtements et d’être en baskets » (Franceinfo, 20 mars 2025) ; « La seule explication semble à chercher dans le dégoût de voir représenté un monde de princes et de princesses qui ressemble un peu plus à celui des écoliers d’aujourd’hui » ; « Le « grand remplacement » des princesses blondes par des jeunes filles méditerranéennes serait-il la limite à ne pas franchir pour l’administration versaillaise du ministère ? ». Quant à la ministre, elle a parlé d’une « réécriture moderne » : « On a un père de famille qui arrive d’Algérie, qui doit commettre des fraudes, qui se fait contrôler par des policiers » (Franceinfo, 19 mars 2025).

Si le wokisme continue ainsi de faire des ravages dans notre pays, les femmes « blondes » vont bientôt hurler à la discrimination à force de ne pas être en odeur de sainteté. Et compte tenu de la dégradation actuelle des relations entre la France et son ancienne colonie, La Belle et la Bête à la sauce algérienne tombait mal…

Heureusement, nos chères têtes blondes (pardon : méditerranéennes) partiront en vacances avec L’Odyssée, un « ouvrage gratuit » a annoncé la directrice générale de l’enseignement scolaire (donc payé par les contribuables). Et s’ils veulent lire une version non woke de La Belle et la Bête, ils pourront toujours la trouver (vraiment de manière gratuite,cette fois) en accès libre sur internet et même des versions illustrées. Mais il manque sans doute des fonctionnaires au ministère de l’Education nationale pour que cette information soit connue et qu’elle remonte jusqu’à Elisabeth Borne.