Avec la colère des agriculteurs, il est normal ces jours-ci de s’en prendre à l’Europe technocratique, celle des normes et des réglementations. L’IREF ne cesse de le dire et le redire : l’Europe doit revenir à ses fondamentaux, au traité de Rome, au libre-échange, à la subsidiarité, à la liberté de circulation, elle doit renoncer aux politiques dirigistes et écologistes. Parallèlement, il faut rappeler que la France est de loin le premier pays bénéficiaire de la politique agricole commune qui représente encore 33 % des dépenses de l’Union européenne, ce que d’ailleurs beaucoup de pays membres trouvent excessivement élevé. En 2022, nous avons reçu 9.5 Mds d’euros, 3 Mds de plus que le deuxième bénéficiaire, l’Espagne. A cause de ces aides massives, les revenus et les prix dans l’agriculture sont faussés, ils ne donnent pas une image correcte du marché.
Les tares bruxelloises, qu’il faudra rapidement éliminer, ne doivent pas faire oublier cependant que si la France va mal, c’est bien à cause de ses propres défauts et mauvaises politiques publiques. Si nous sommes champions du monde des dépenses publiques, des dépenses sociales et des prélèvements obligatoires, ce n’est pas la faute de l’Europe. Si nous avons un Etat providence aussi omnipotent qu’inefficace, qui redistribue à tout va sans aucun contrôle, ce n’est pas non plus la faute de Bruxelles. La France figure aussi parmi les champions européens des jours de grève, avec des syndicats biberonnés à l’argent public qui bloquent le pays régulièrement. Nous avons l’ENA et les énarques, Bercy et les inspecteurs de finances, l’URSAAF et le Code du travail, les SAFER et ses fonctionnaires ; nous avons des politiques publiques catastrophiques qui gaspillent des dizaines de milliards et qui sont régulièrement épinglées par la Cour des comptes. Nous souffrons d’une surpopulation endémique d’agents publics, avec pratiquement 7 millions de fonctionnaires et assimilés ; à population égale, c’est 3,4 millions de plus qu’en Allemagne. Nous avons aussi en magasin les 35 heures, l’assistanat et la fraude sociale, la surtransposition des normes européennes, l’insécurité et les problèmes dans les banlieues, les terres agricoles les plus taxées d’Europe, les charges et les impôts plus élevés qu’ailleurs, qui assomment les propriétaires et nos entreprises… Et tous ces articles, absolument tous, sont 100 % fabriqués en France. Changer l’Europe, oui, mais il faudra surtout changer la France !
6 commentaires
C’est un fait qu’il faut changer le comportement de la France, mais pour cela il faut changer de politique, supprimer beaucoup d’ aides et de lois, réduire drastiquement les impôts et les dépenses sociales et publiques, réduire le nombre de fonctionnaires et pour cela il faut se déplacer aux urnes.
Facile de rendre l’Europe responsable de tous nos maux. C’est du reste ce que les dirigeants de notre pays ont presque toujours fait. C’est la FRANCE qu’il faut changer. Il suffit de comparer l’application de règles Européennes dans notre pays avec ce qui existe ailleurs pour constater que chez nous, on en a rajouté une couche. Pas étonnant qu’il y ait chez nous pléthore de fonctionnaires pour une France qui ne fonctionne pas. Une France des gaspillages qui perdurent. Une France dépensière qui vit au dessus de ses moyens.
Tout à fait !
Merci à vous !
N’oublions pas que le 1er facteur de concurrence déloyale est imposé par la France à ses agriculteurs par les surtranspositions et surtaxations diverses qu’ils subissent et que leurs concurrents européens ne subissent pas.
Exactement !
Bonjour. Merci pour cet article !
Il faut aussi signaler que l’un des grands problèmes concernant les développements de la sur-réglementation en France soit le fait que le principe directeur de la génération de textes et de lois est que tout ce qui n’est pas explicitement autorisé par l’administration est interdit, cette dernière étant a priori omnisciente.
Nous avons le cas des développements pour l’encadrement des recyclages d’eaux, avec la création d’un régime d’autorisations qui se solde soit par l’interdiction de pratiques anciennes, soit par l’ajout d’un CERFA supplémentaire.
De plus, les prétextes de « simplifier » ou de « sauvegarder » ou de « préserver l’environnement » sont le plus souvent pris pour produire des textes dont l’impact est strictement l’inverse de la noble intention.