Les élèves nouvellement entrés à l’Institut national du service public (INSP), nouvelle dénomination de l’ENA depuis le 1er janvier 2022, ont choisi Gisèle Halimi comme nom de promotion.
Sur le site internet de l’INSP, la dernière promotion (2025-2027 A) déclare crânement qu’en choisissant comme nom de promotion Gisèle Halimi, elle « affirme son engagement pour la justice et la défense des droits des femmes ».
Il faut lire l’intégralité du communiqué :
« Avocate, militante féministe, députée, ambassadrice de France à l’Unesco et écrivaine franco-tunisienne, Gisèle Halimi incarne l’universalité de la lutte pour les droits humains.
Militante inlassable de l’égalité entre les femmes et les hommes, Gisèle Halimi a plaidé pour la dépénalisation de l’avortement et la criminalisation du viol. Dans un contexte où le droit des femmes à disposer de leurs corps est remis en cause à l’international, et où le procès de Mazan a montré la persistance des violences sexistes et sexuelles au sein de la société française, choisir Gisèle Halimi témoigne de l’engagement des élèves en faveur des droits des femmes.
Franco-tunisienne née sous le nom de Zeiza Taieb, Gisèle Halimi a fait de sa binationalité une force au service de son engagement en France et en Europe, en Tunisie et en Algérie. Ce choix met en valeur l’apport essentiel des binationaux dans la société française.
Défenseuse des victimes de la torture pendant la guerre d’Algérie, Gisèle Halimi s’est engagée en faveur de la décolonisation et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Son combat contre les discriminations l’a également amenée à porter aux côtés de Robert Badinter la loi pour la dépénalisation de l’homosexualité.
Le nom ayant reçu le deuxième plus grand nombre de suffrages est celui de Madeleine Riffaud, résistante et combattante dès ses 16 ans pendant la Seconde Guerre mondiale, militante communiste, poète et reporter de guerre qui a constamment défendu la liberté et lutté contre les injustices. Ses écrits ont notamment témoigné des crimes commis lors des guerres d’Algérie et du Vietnam ainsi que, plus tard, des conditions de travail dans les services hospitaliers français.
Gisèle Halimi devient la neuvième femme à donner son nom à une promotion de l’ENA ou de l’INSP. Les élèves de la promotion reconnaissent ainsi l’importance de mettre en valeur le parcours inspirant de femmes engagées dans la vie publique ».
Ce n’est pas la première fois que Gisèle Halimi est ainsi encensée.
Rappelez-vous, sa statue est apparue lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris aux côtés de celles de Louise Michel (et de Simone Veil), pendant que la tête de la reine Marie-Antoinette était décapitée !
Rappelez-vous, c’est lors de la cérémonie voulue par Emmanuel Macron pour rendre hommage à l’avocate défunte que celui-ci annonça vouloir inscrire l’IVG dans la Constitution.
Rappelez-vous, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a voulu remplacer la statue équestre de Napoléon, installée devant l’hôtel de ville depuis 1865, par celle de Gisèle Halimi (ce que les Rouennais ont rejeté), tandis que son homologue parisienne, Anne Hidalgo, réclamait l’entrée de l’avocate au Panthéon. En attendant, une « promenade » porte désormais le nom de l’ex-députée socialiste dans le VIIe arrondissement de la capitale !
Icône incontestable de toute la gauche qui ne veut sans doute pas laisser à Simone Veil, toujours assimilée à la droite, le monopole du « droit à l’IVG », Gisèle Halimi est désormais l’égérie des futurs hauts fonctionnaires de la République.
Il est dommage que, dans leur communiqué, ils n’aient pas rappelé que Gisèle Halimi fut aussi députée socialiste, avocate de terroristes du FLN, cofondatrice d’ATTAC, propalestinienne… Ils auraient ainsi davantage mis en avant le fait que leur promo est bien de gauche et bien woke.