Le 5 novembre ont été annoncées d’ici 2026 la fermeture de deux usines Michelin en France. Ce seront les 5e et 6e en 20 ans.
Lors de chaque plan social, nous pouvons :
- entendre le gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, regretter les décisions de l’entreprise et indiquer qu’il sera vigilant sur le devenir des salariés concernés ;
- voir la gauche se rendre sur les sites pour témoigner sa compassion et son soutien au personnel ;
- ouïr les syndicalistes, les communistes et la gauche de la gauche dénoncer un capitalisme sans foi ni loi.
Le cas Michelin n’a pas dérogé à la règle :
- Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a déclaré de manière stupéfiante le 8 novembre : « Il n’y a pas de problème de concurrence extérieure », donc aucun problème de concurrence chinoise notamment (L’Humanité, 8 novembre 2024) ;
- le sénateur communiste Gérard Lahellec a estimé le même jour : « Il faut interdire les licenciements boursiers. C’est aussi simple que cela » ;
- un communiqué du PCF a appelé le 5 novembre à « un moratoire sur les plans de licenciement », tout en demandant le développement de l’industrie nucléaire, une demande qui ne doit pas faire l’unanimité au sein du Nouveau Front populaire… ;
- Aurélie Trouvé, la présidente LFI de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, s’est récriée devant le « sacrifice de l’emploi pour permettre des profits aux actionnaires » (BFMTV, 8 novembre 2024) ; le député Renaissance Denis Masséglia a d’ailleurs plaidé en faveur de l’audition de Michelin par ladite commission.
En bref, l’électoralisme et la démagogie le disputent à la nullité économique. Faut-il désespérer pour autant de l’ensemble de la classe politique française ? Non. Une nouvelle fois, David Lisnard a fait souffler un vent de fraîcheur dans une tribune d’une haute tenue intellectuelle et tout aussi soignée en la forme (Le JDD, 9 novembre 2024).
Le maire de Cannes rappelle d’abord qu’il a déjà dénoncé une politique économique affaiblissant l’industrie française depuis des décennies. Il met en cause un environnement fiscal et réglementaire étouffant, de même qu’une flambée des coûts énergétiques due aux atteintes portées au secteur nucléaire. Voilà pour le constat.
David Lisnard donne ensuite de manière ramassée ses solutions frappées au coin du bon sens qui peuvent être résumées en deux mots : diminution et libération.
La diminution des prélèvements obligatoires pesant sur les entreprises n’est pas un remède révolutionnaire. Mais ce qui est remarquable, c’est le fait que cette baisse soit couplée de manière courageuse à la diminution des aides aux entreprises. Celle-ci permettrait par la diminution du poids de l’administration et la lutte contre le « capitalisme de connivence ».
La libération serait le fait d’affranchir les entreprises des différentes surcharges qui pèsent sur elles : administrative, normative et procédurière. Nous retrouvons ici le nécessaire combat contre la bureaucratie, cher au cœur du président de l’Association des maires de France. La libération prendrait aussi la forme de la libre implantation industrielle par principe et de l’abandon du principe de précaution. Là encore, le courage des propositions doit être salué.
Ainsi, en peu de mots, David Lisnard aura tout à la fois donné un diagnostic exact de la désindustrialisation française et livré des solutions cohérentes.
10 commentaires
Nous sommes entoures d’imbéciles qui disent n’importe quoi pour des raisons électorales! fin 2020 j’avais fait un audit sur deux sites de Michelin! c’est une superbe entreprise qui doit se battre innover en permanence! ils sont leader sur certains domaines mais reconnaissaient déjà que la concurrence sur le « tout venant » leur taillait des croupières! pour le tout venant autrefois il n’y avait pas photo mais de nos jours nombre de marques (et pas que chinoises) sont sur le marche avec des pneus corrects alors pourquoi payer bien plus cher!
Mais oui quel idée de trostkystes que toutes ces normes environnementales et sociales!! Dérégulons tout ça. Mettons des usines Sévéso au sein des Cités! Et supprimons le Minstère de l’Environnement en passant, encore un ramassis de fonctionnaires wokistes et islamo-gauchistes surpayés!
Quel besoin de ministère et de règles quand les gens (les propriétaires fonciers locaux et de facto leurs locataires) sont suffisamment intelligents pour voir quand il y a risque et pollution, et agir en justice ? Votre commentaire est de facto la preuve qu’il n’y a pas besoin de ces administrations et ces règles puisque vous arrivez à le pondre…
Vive Trump , et les USA
aux USA le parti communiste est interdit
La France est le pays occidental qui accepte encore des idéologies d’un autre temps décalées
Quel grand écart entre un homme politique responsable et lucide et une tête de gondole cégétiste qui n’a pas la lumière à tous les niveaux .
Il existe une solution efficace : la  » société européenne  » ( SE ) . Mais qui écoutera ?
Notre vielle garde politicienne doit se retirer car les résultats ne sont pas là . Leur pensée et méthode sont dépassées. Le monde change mais pas eux. A leurs erreurs ils ne propose que des taxes. Quelle innovation?? et quelle déroute !!
Ils dispersent l’argent public que nous leur versons de notre travail.
Arrêtez le massacre!!!
Et comment MICHELIN justifie ces deux fermetures ? Voilà qui serait intéressant…
La réponse est dans l’article. C’est une base le l’économie, en tant que discipline. Trop d’impôt tue non seulement l’impôt mais aussi l’emploi. Et trop de réglementation (normes, règles, décrets en tout genre) amène une part importante de la masse salariale à être affectée à de l’administratif, non seulement improductif mais qui grève la compétitivité des entreprises
Ses produits ne sont plus compétitifs ! Demandez aux petits hommes gris, aux politiques ainsi qu’à la tête de gondole de la CGT pourquoi ?
La France rentre dans une spirale hyper négative et les fermetures vont succéder aux fermetures. Comme, à part Lisnard, aucun politique n’a de courage le déclin ne fera que s’accélérer.