Les derniers sondages donnent le parti social-démocrate en tête des intentions de vote pour les élections législatives en Allemagne. Sa tête de liste, Olaf Scholz, est l’actuel ministre des finances et vice-chancelier du gouvernement d’Angela Merkel. Son histoire est très liée avec celle de Gérard Schröder : durant le mandat de chancelier de ce dernier, Scholz était secrétaire général du SPD. Lui et Schröder ont initié le tournant réformateur et libéral du parti. En effet, le SPD n’a presque rien en commun avec le PS français, particulièrement en matière de programme économique. A titre personnel, Olaf Scholz a défendu la libéralisation du marché du travail, l’ouverture à la concurrence des assurances sociales et une grande rigueur budgétaire.
Les sondages créditent le SPD de 23 à 25% des intentions de vote contre 21 à 23% pour la CDU/CSU. Lors du dernier débat télévisé, Scholz a semblé dominer son concurrent chrétien-démocrate Armin Laschet grâce à sa maîtrise des sujets clés et à son aisance oratoire. Il est vrai que la réussite de la campagne d’Olaf Scholz tient aussi au peu d’enthousiasme que soulève son concurrent à droite. Celui-ci peine à convaincre de sa capacité à gouverner et à prendre la succession d’Angela Merkel. De son côté, la presse française s’inquiète des conséquences d’une potentielle victoire du SPD pour les dépenses publiques. Le leader du SPD n’a pas caché sa volonté de remettre à jour les critères de Maastricht et d’imposer des réformes budgétaires aux pays européens trop dépensiers, France comprise. Ce serait en effet souhaitable pour la France. Déjà Angela Merkel a énormément poussé pour que la France se réforme et adopte une politique budgétaire rigoureuse, mais sans grand succès jusqu’alors.