Alors que le peuple ukrainien subit l’agression de l’armée de Poutine, le Wall Street Journal a publié le 23 février dernier un éditorial sur le Mémorandum de Budapest. En 1994, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie ont offert des garanties de sécurité à la nation qui avait obtenu son indépendance de l’URSS en 1991.
A l’époque, 1 800 armes nucléaires se trouvaient sur le territoire ukrainien, y compris des armes tactiques à courte portée et des missiles de croisière. Les États-Unis de Bill Clinton voulaient que moins de pays possèdent des armes nucléaires. Ainsi, l’Ukraine s’engagea à éliminer toutes les armes nucléaires de son territoire. En échange, les trois pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne et Russie) donnèrent des engagements. Le plus important était de « réaffirmer leur obligation de s’abstenir de la menace ou de l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’Ukraine. » Ils se sont également engagés à « s’abstenir de toute coercition économique » à l’encontre de l’Ukraine et à « demander une action immédiate du Conseil de sécurité des Nations unies pour fournir une assistance à l’Ukraine » en cas d’ « acte d’agression » contre le pays. En 1996, l’Ukraine avait rendu toutes ses armes nucléaires… à la Russie.
C’est cette dernière, dès 2014, qui a violé ses engagements en envahissant une partie du territoire souverain ukrainien. Preuve s’il en est qu’un traité avec Poutine n’a aucune valeur !
Ce mémorandum montre trois choses. La première est qu’il est inconscient de se fier à des promesses faites par des autocrates qui pensent que la force fait le droit. La deuxième est que les nations qui abandonnent leurs arsenaux nucléaires le font à leurs risques et périls. Et la troisième est que chaque reculade des Occidentaux vis-à -vis d’un régime autocratique est d’une naïveté sans nom et démontre une véritable faiblesse.
Une Ukraine avec l’arme nucléaire aurait été une dissuasion plus efficace qu’une diplomatie occidentale molle.
7 commentaires
Les chartes, les traités et toutes les combines possibles sont faits pour être, à un moment ou à un autre, rompus. Les bobos qui pensent que ça fait force de loi n’ont absolument aucune connaissance de l’Histoire. En cela, ça n’excuse pas la Russie et ne donne pas pour autant de la grandeur au « torchon » de Wall Street. Quant à l’angélisme de l’UE, je vous trouve bien clément. Ce n’est pas de la mollesse, c’est de la haute trahison. Le peuple va souffrir et les oligarques européens continueront leur commerce. Et s’il faut « casser » de l’humain, c’est encore le peuple qui paiera, pas les vrais responsables.
On n’est plus au Moyen Âge, cher Monsieur. Heureusement que certains respectent les traités…sinon c’est plus la peine de faire de srelations internationales…
Bonjour, en matière de défense il n’y a pas d’économie à faire, toutes économies avant, ce sont des larmes et des regrets après. Cependant, oui les traités servent, mais seulement entre gens civilisés, alors méfiance, et pour autant qu’il y ait à manger pour tout le monde. La leçon à tirer est sans doute celle là ; quand toute une population résiste et assite une armée dès le début des hostilités, c’est la stratégie gagnante. C’est la doctrine Helvétique. Plutôt que d’organiser la résistance à posteriori. Merci. Bien à vous
Merci JR. Pas plus de commentaires, ni réponses.
Quelle était l’origine (qui avait conçu ces armes?) des armes nucléaires détenues par l’UKRAINE en 1994 ?
J’imagine mal l’UKRAINE pouvant se fabriquer elle-même des bombes atomiques ?
C’était l’URSS
Merci Aymeric. Excellent article qui résume tout sur le crétinisme et l’innocence du monde occidental !