Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » En envahissant l’Ukraine, Poutine teste et vise l’OTAN

En envahissant l’Ukraine, Poutine teste et vise l’OTAN

par
256 vues

Les leaders occidentaux ont-ils compris la leçon ? Vu les réactions unanimes et les mesures de rétorsion qui s’accumulent contre l’autocrate de Moscou, on pourrait le croire. Celui-ci joue la surenchère pour tester l’OTAN. Il masse des troupes à la frontière ukrainienne, Joe Biden et d’autres chefs d’Etat affirment qu’ils n’enverront jamais de soldats sur place. Pour Poutine c’est le feu vert. Maintenant, quand l’attaque est en cours, il pèse les réponses qu’on lui donne. Elles sont de plus en plus dures. Il choisit de renchérir avec la menace nucléaire. Nouveau test pour l’OTAN et une pression supplémentaire pour que l’Ukraine cède sans qu’intervienne les Occidentaux pris de panique. C’est comme au poker sauf qu’il y a du bluff et de la violence à la fois. La réaction des pays membres de l’OTAN a été bonne. Pour fixer les limites de son intervention à la Russie, ils ont rappelé l’article 5 du Traité qui stipule que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué. Mais c’était en même temps un message disant que tant qu’aucun pays de l’OTAN était attaqué, et l’Ukraine n’est pas dans l’OTAN, les Occidentaux ne bougeraient pas militairement. Rappelons que la Russie a bien signé un Pacte avec l’OTAN en 1997 qui prévoit une collaboration et des consultations entre les deux parties. Il n’est nullement question d’engagements ou de promesses de non-élargissement de l’organisations atlantique. Poutine n’a pas respecté ce Pacte comme il n’a pas respecté le Mémorandum de Budapest qui prévoit le respect de la souveraineté et de l’intégrité de l’Ukraine.

Plusieurs pays occidentaux, dont la France, livrent des armes à l’Ukraine. C’est bien, mais tardif. Sera-ce suffisant ? Il faudrait aller plus loin afin de devancer Poutine. Car, ni la Suède, ni la Finlande ne sont membres de l’OTAN non plus et se trouvent à côté de la Russie. La Finlande a déjà été envahie par les troupes de Staline en novembre 1939. Que dire de la république de Moldavie qui n’est pas membre non plus et qui se trouve à côté de la Transnistrie, province séparatiste de Moldavie, où l’armée russe est déjà présente.. Les pays baltes pourraient suivre sur la liste de Poutine car il y a des minorités russes… On ne sait pas quel sera le prochain mouvement du Kremlin mais il vaut mieux l’anticiper cette fois-ci.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

9 commentaires

Jean Louis DURET 27 février 2022 - 9:40

Je suis assez d’accord sauf là où vous semblez dire qu’il faudrait que les futurs pays risquant d’être menacés devraient adhérer rapidement à l’OTAN. Si c’est ce que vous pensez il semble que vous n’ayez pas compris les préoccupations de Poutine qui, comme Kennedy ne voulait pas missiles russes à Cuba, ne veut pas _et on peut tout de même le comprendre_ de fusée US à ses portes. Autre chose que vous semblez zapper c’est le fait que le jeu des USA est clair = empêcher l’Europe de se rapprocher de la Russie pour la garder sous sa coupe (j’allais dire réglée) ; sinon pourquoi vouloir à tout prix « éliminer » la Russie ? Il est vrai que dans la course aux armements la Russie est loin devant les USA tant en nombre qu’en technologie et c’est peut être une autre raison de la crainte US. Merci de me dire.

Répondre
Nicolas Lecaussin 27 février 2022 - 10:03

Poutine est en train d’éliminer lui-même la Russie. Il n’a pas respecté le Pacte OTAN-Russie de 1997, ni le Mémorandum de Budapest (voir nos articles). A Cuba, il s’agissait de missiles, or il n’y a pas de missiles de l’OTAN aux frontières de la Russie. Au contraire, c’est la Russie qui a des missiles en Crimée et à Kaliningrad.
Cordialement,
NL

Répondre
PICOT 28 février 2022 - 6:28

Vous êtes vraiment certain, Mr Lecaussin, que les US (Bush père) n’ont pas dit aux Russes à l’époque que l’OTAN ne s’approcherait pas des frontières de la Russie? Il y a des avis divers sur ce sujet. Et vous pensez vraiment que si bases de l’OTAN il y a un jour en Ukraine il n’y aura aucun engin menaçant les Russes? Mais comment pouvez vous en être sûr? Ne prenez pas vos rêves pour la réalité, personne ne connaît l’avenir de la Russie, avec ou sans Poutine. En tout cas les US ont assez bien joué, il faut le reconnaître : par leur refus de négocier ils ont piégé Poutine, c’est lui le coupable de cette guerre et, de ce fait, il a donné, à présent, un sens à l’existence de l’OTAN.

Répondre
Nicolas Lecaussin 1 mars 2022 - 9:35

Je l’ai déjà écrit avec des documents concrets à l’appui.
Cordialement

Répondre
PICOS 28 février 2022 - 5:11

Bonjour, J’ai beaucoup de mal à comprendre l’attitude de l’Allemagne. Elle est très attentiste sur la violation des frontières ukrainiennes. Est-ce que son statut de vaincu de la seconde guerre mondiale lui interdit toujours de s’engager militairement ? Si ce n’est plus le cas depuis quand peut-elle agir militairement en dehors de ses frontières ? Sa dépendance au charbon et au gaz russe (Gazprom CEO Gherard Schröder ancien chancelier d’Allemagne) le gazoduc Nordstream1 (en fonction) et Nordstream2 (en cours de réalisation) traverse l’Allemagne de l’Est à l’Ouest, son retrait de l’énergie nucléaire sous la pression des « activistes pacifiques » peut-être à la solde du Kremlin, l’a considérablement affaibli dans le conflit actuel. Le nouveau Chancelier Olaf Scholz vient d’annoncer un effort sans précédent du budget de La Défense pour le porter à 2% du PIB comme en France, mais cela me semble bien tardif, car la Bundeswehr semble à l’os si on s’en tient aux propos de son chef d’état major la semaine dernière.

Répondre
en fait 28 février 2022 - 10:08

un autre son de cloche,
ET si l’Ukraine ( 4 % de la surface Russe ) était un Koweit ( 4 % Irak ) BIS ?
et si les blindés russes étaient la cavalerie polonaise de 1939 ?
et si le président Ukrainien laissait les chars russes « avancer » dans son espace « vital » comme Staline en 1941 ?
Car, E.T. est là :
OUI England avec ses redoutables missiles anti-char Javelin !
OUI Turquie avec ses remarquables « drones tueurs de chars » !
sans oublier tous les autres.
La fin du mouvement risque aussi d’être , celle de Poutine ?.
l’avenir tranchera.

Répondre
Obeguyx 28 février 2022 - 11:02

Je suis d’accord à 90 % avec cet article. J’ajoute que ce qui donne des ailes à la Russie, c’est la faiblesses de l’UE, gouvernée depuis plus de 40 ans par des bobos qui ont toujours refusés les leçons tirées de l’Histoire. Quant à livrer des armes à l’Ukraine, je suis, à priori d’accord, à condition de ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. La France est à la limite basse admissible pour sa défense. Se démunir, c’est admettre de porter le flan à l’ennemi. Messieurs Sarkosy & Hollande, ne vous sentez vous pas un peu coupables ? Je cite ces 2 là car les autres sont morts : dommage. Macron est le SEUL depuis 1981 à avoir voulu redorer un peu le blason de notre armée et en cela ce sera le vraisemblablement le seul point positif de son mandat. Espérons des jours meilleurs et gageons qu’un peu d’intelligence déconnectée de « l’argent » face un bout de chemin.

Répondre
robert mathieu 18 mars 2022 - 11:24

Maintenant que nous avons compris que Poutine ne respecte que la force, qu’attend on pour nous faire respecter ? Qu’il soit trop tard ? Nous avons des avions en quantité utilisons les avec pour but le respect des lois de la guerre.
Interdiction de bombarder les villes avec des avions ou des l’artillerie.
Au lieu de cela il me semble que l’on attend que Marioupol soit prise, ensuite on lui donnera Odessa et le Donbass. Ce qui lui permettrait de négocier, espère t on, la tête haute, et d’apparaitre en vainqueur en Russie. Je suis désolé mais cela ressemble beaucoup à l’affaire des Sudètes.
Pas sur que les Ukrainiens soient d’accord.

Répondre
MOINIER 1 juin 2022 - 9:08

Bjr, la guerre du Donbass existe depuis plus de 8 années et 15.000 morts. Marioupol avait déjà été détruite de 1/3. Guerre des pro-russes , contre les ukrainiens notamment le régiment Azov et même l’armée ukrainienne bafouée. Il avait bien eu X cessez le feu, les accords de Minsk I et II, un vote instituant les républiques autonomes de Donetsk et de Lougansk approuvées par Moscou, rejetées par l’Europe et l’Otan ! Dommage, il n’aurait certainement pas eu de guerre. Les US veulent tout contrôler avec des bases encadrant la Russie. Rivalité cause de cette guerre. Sans pour autant excuser l’offensive russe.

Répondre