La Cour des comptes a publié jeudi un rapport sur le chèque énergie réalisé à la demande de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Créé par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte afin de remplacer les tarifs sociaux de l’énergie, le chèque énergie a été généralisé en 2018 et est attribué aux ménages dont les ressources annuelles sont inférieures à 10 800 € par unité de consommation, pour une valeur de 48 à 277 € (soit 150 € en moyenne).
En 2021, 5,8 millions de ménages en étaient bénéficiaires pour un coût estimé à 755,8 M€. Face à la flambée des prix de l’énergie, le Gouvernement a décidé l’attribution d’un chèque additionnel de 100 € venu grever les comptes publics à hauteur de 525,9 M€.
Si la Cour estime que l’introduction du chèque a remédié  à certaines insuffisances des tarifs sociaux de l’énergie en s’appuyant sur le critère unique du revenu des ménages, elle pointe en revanche du doigt le ciblage imprécis des bénéficiaires. Le chèque énergie a, en effet, été introduit pour lutter contre la précarité énergétique mais également en tant qu’aide sociale aux plus démunis, deux objectifs qui se chevauchent et se recoupent mal.
Toujours diplomate, la haute juridiction financière se garde bien de recommander la suppression d’une mesure aussi budgétivore. Même s’il faut bien avouer que le contexte ne s’y prête pas, la question du financement des investissements énergétiques par EDF couplé à celle du maquis des aides sociales devrait revenir sur le devant de la scène politique en 2023 quand un probable plan de rigueur sera mis en place.
Choisira-t-on alors de prioriser la construction et la rénovation de centrales nucléaires ou le maintien des aides sociales à un niveau aussi généreux qu’aujourd’hui ?
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Nous sommes en période électorale. Avec 100 balles j’achète des voix avec le fric du contribuable.