Elon Musk est-il « la figure du fascisme du XXIe siècle » ?

Une chronique d’un historien à L’Humanité fait d’Elon Musk non seulement un fasciste, mais la figure du néofascisme contemporain !

Dans un journal aussi modéré que lui (dans L’Humanité, 17 janvier 2025), Pierre Serna ne se demande pas seulement si Elon Musk est fasciste, mais, pis encore, s’il est « la figure du fascisme du XXIe siècle ».

Qui est Pierre Serna ? L’article le présente comme un « historien, chercheur à l’Institut d’histoire de la Révolution française », ce qui de prime abord a peu à voir avec le fascisme et encore moins avec Elon Musk… On pouvait penser qu’être professeur à l’Université Paris I, quelle que soit son idéologie, était un gage de sérieux scientifique, mais on doit se pincer à la lecture de sa chronique.

« La prudence dans l’utilisation des termes s’impose », commence Pierre Serna. Une sage recommandation qu’il met aussitôt de côté en parlant d’une social-démocratie qui a oublié la « justice sociale » et du « diktat du marché ultralibéral ». Puis, l’historien juge qu’il faut « redéfinir aujourd’hui un néofascisme qui sévit ». L’auteur est obligé de reconnaître la dimension holistique de la doctrine fasciste (autrement dit, son anti-individualisme) du fait de la « soumission totale des individus à l’Etat ». Cette doctrine, poursuit-il, voulait « édifier une internationale fasciste antisémite et belliciste ».

Nous en tirons pour conclusion qu’Elon Musk, libertarien revendiqué, c’est-à-dire partisan d’un État aussi limité que possible, n’a absolument aucun rapport avec le fascisme et l’antilibéralisme pathologique de Mussolini. Pierre Serna n’est manifestement pas de cet avis. Elon Trump et Donald Musk, d’ailleurs mêlés sans rigueur ni explication, sont « populistes, xénophobes, sans limite dans la violence verbale »

Elon Musk est d’ailleurs pire que le nouveau président : « Musk semble encore plus dangereux », assène l’historien. En effet, « Créature de l’hyper-capitalisme médiatique, il possède des réseaux sociaux capables de changer les esprits et de soumettre les gens à un totalitarisme de la pensée sur écran par diffusion mondiale de ses slogans nauséabonds ». Ceux-ci « visent à la fabrique d’un « homomuskinus », endoctriné par des images, hypnotisé par de nouvelles technologies, en un mot décérébré par les écrans, devenus outils holistiques de son fascisme renouvelé ». Nos lecteurs auront retrouvé ici la subtile référence au holisme qui permet de faire le lien avec le fascisme initial. Traduisons : les individus, abrutis par l’ignoble capitalisme, sont incapables de penser par eux-mêmes. Heureusement, quelques chevaliers blancs comme notre auteur sont destinés à déssiller les yeux des béotiens que nous sommes.

Pierre Serna conclut : « Une révolution ultralibérale, appuyée sur une nouvelle technologie et la soumission de l’Etat américain à un système médiatique totalitaire est en marche [une référence subliminale au macronisme ?…] ».

En termes d’endoctrinement, nous conseillerons plutôt à notre collègue de s’intéresser à celui de L’Humanité, quotidien communiste dont on se permettra de rappeler qu’il a été sauvé de la faillite à plusieurs reprises via des subventions, autrement dit grâce à l’argent des contribuables, « bourgeois » inclus.

Nous attendons maintenant avec impatience la prochaine chronique de Pierre Serna qui serait, selon les indiscrétions dont nous avons eu vent, « Donald Trump est-il la figure du nazisme au XXIe siècle ? ».