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Effacer la dette publique. Vraiment ?

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Directeur général de l’Institut Rousseau, Nicolas Dufrêne, haut fonctionnaire qui se targue d’être « spécialiste des questions monétaires et des outils de financements publics » ( !?), propose, ni plus ni moins, d’effacer la dette publique.

Dans une interview à l’hebdomadaire Le Revenu daté du 20 au 26 octobre 2023, il prétend que « revenir sous la barre des 3 % de PIB pour le déficit public en 2027 », comme le veut le Gouvernement, est irréalisable. Pour Dufrêne, avec une croissance faible, il faudrait « réaliser 10 à 12 milliards d’économies chaque année ou trouver un montant analogue de recettes publiques supplémentaires », ce alors qu’il « faut investir massivement dans la transition écologique ». Nicolas Dufrêne préconise donc l’effacement de la dette car la machine risque de se casser et de nous « entraîner vers des croissances molles, voire des récessions ».

Le directeur général de l’Institut Rousseau a raison sur deux points. L’amélioration des finances publiques que le Gouvernement a présenté à la Commission européenne est peu crédible. Par conséquent, le déficit et la dette risquent fort de s’aggraver. Par ailleurs, il est vrai d’affirmer que la dette publique nous mène à une croissance lente. Mais faut-il pour autant l’effacer ?

Comme l’écrit François Facchini dans Le Journal des Libertés de l’automne 2021, « La dette est un devoir de restitution. […] L’emprunteur doit restituer ce qui lui a été prêté, car tout contrat doit être honoré […]. La dette engage la parole de l’emprunteur vis-à-vis du prêteur ». Répudier la dette serait immoral. Tout comme il est immoral d’accroître les dépenses publiques inutiles.

Si nous voulons garder un minimum de dignité et d’honnêteté, si nous voulons respecter la parole donnée et vivre en paix avec nos créanciers, nous n’avons pas vraiment d’autre choix que d’honorer notre dette. Rappelons que cette année, notre pays aura émis 270 milliards d’euros de dettes, soit le quart de toutes les émissions de dette souveraine d’Europe.

Pour cela, il convient de réduire les dépenses publiques. Réalisons donc, chaque année, ces 10 à 12 milliards d’euros d’économies que M. Dufrêne, en bon haut-fonctionnaire biberonné à la dépense publique, prétend irréalisables. De nombreux pays l’ont fait. Les solutions existent. Les Français y sont favorables. Il ne manque plus que des politiques courageux.

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8 commentaires

o.icaros 27 octobre 2023 - 7:11

Effacer la dette publique, ok mais il faudrait déjà savoir qui sont nos créanciers. Si nos créanciers sont les Chinois et les Arabes, qui ne savent que faire de leur argent, qui est le nôtre, c’est à eux d’effacer notre dette mais pas à nous d’en décider. C’est d’ailleurs, peut-être, leur intérêt. Nous sommes leurs clients, leurs poules aux œufs d’or et leur intérêt et de nous maintenir en vie et non de nous mettre en faillite. D’ailleurs, n’est-ce pas comme ça que ça se passe avec le FMI, qui prête, avec notre argent, et qui passe son temps à effacer des dettes? Il y a quand même dans le système économique quelque chose qui échappe à l’entendement et qui est indicateur quelque chose. Je ne sais si cela se pratique encore mais, il n’y a pas si longtemps, on empruntait à taux zéro voire même à taux négatif! Comment cela est-il possible? Qui peut prêter à taux négatif? Une réponse. Ceux qui prêtent croulent sous l’argent à ne pas savoir qu’en faire. Ce sont des sommes non (encore) affectées qui sont prêtées à taux zéro. Ce qui veut dire que ceux qui nous prêtent, en connaissant notre situation, n’ont pas intérêt à ce que l’on s’écroule. Cela dit, il y a des économies à faire en cessant de distribuer l’argent du contribuable à ceux qui ne le méritent pas et qui n’ont aucun droit à recevoir des prestations. Mais, nous n’avons plus de colonne vertébrale. Nous sommes devenus des appâts.

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DELPHI 27 octobre 2023 - 7:22

Pour estomper la dette il ne faut pas vivre au-dessus de ses moyens comme le fait la France, supprimer les primes de ceci, les primes de cela pour telle ou telle opération pour inciter les gens à dépenser outre mesure. Il faut faire ce que l’on peut avec ce que l’on a. Il faut freiner les dépenses gouvernementales, réduire les avantages de nos politiciens, de nos anciens Présidents etc … Vivre simplement, c’est dur quand on a été habitué dans l’opulence, pour beaucoup, mais il faut avoir le courage de le faire sinon nous ne nous en sortirons jamais.

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Laurent46 27 octobre 2023 - 8:09

Non seulement il y a trop de Fonctionnaires mais aussi beaucoup trop de Politiques, de strates publiques d’assistés et de Rentiers à vie en France et pas assez d’activité privée. Mais ne déplaise et surtout à ceux qui arborent la légion d’honneur à la place du drapeau Français, c’est l’ADN même de la République gauchiste et de la laïcité qui en est responsable et qui détruit la France par son pillage systématique qui a commencé par les églises puis les patrons et tous les organismes de formation et autres qui y étaient rattachés et au jour d’aujourd’hui c’est au tour de la population active privée seul chose qui reste à piller par la République gauchiste et tous ceux qui s’engraissent à travers ce système comme dans tous les pires pays communistes.

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Jean-Aymar de Sékonla 27 octobre 2023 - 8:33

Ce n’est pas le courage qui manque mais l’intelligence…
Tous ces bavards encravatés ont atteint le pouvoir grace à des diplômes qui sanctionnent un savoir, donc la mémoire, mais pas l’intelligence. Malheureusement ceux qui sont en plus intelligents ne font pas de politique.

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MDA 27 octobre 2023 - 10:16

Pour diminuer l’endettement, il faut commencer par arrêter d’emprunter…

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Maellys93 27 octobre 2023 - 2:13

Est-ce acceptable que les parents fassent la « grande vie » et ne subviennent pas aux besoins élémentaires de leurs ouailles ?
Je suis OK avec vous sur le volet « moralité » versus « dépenses inutiles ».

Par contre vous partez du postulat que les « français » seraient favorables à la suppression des dépenses inutiles.

Si c’était le cas ils n’auraient pas élu en 2022, une nouvelle fois, des « professionnels » de la réglementation, de l’étatisme, des collectivités locales et de tous les « machins théodule » qui gravitent autour.
Il suffit de discuter quelques minutes avec un « boomer » (17M d’électeurs en 2022) pour comprendre qu’un de ses « rêves » est de voir ses enfants et petits enfants employés dans notre « délire technocratique ».

En réalité ce qui manque ce ne sont pas les POLITIQUES courageux.
Ce qui manque ces sont les électeurs (principalement les boomers) pour les élire .

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Patrice 28 octobre 2023 - 3:29

Votre obsession anti-boomers devient ridicule. Je connais bien des quadras qui ne sauraient vivre frugalement.

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VEDUN 27 octobre 2023 - 8:53

« Nous sommes leurs clients, leurs poules aux œufs d’or » tout est dit. Plutôt que de supprimer des emplois, il faut effectivement donner du travail à ces fonctionnaires pour qu’ils soient rentables et créent de l’emploi et de la richesse.

Bien à vous

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