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Éducation au numérique : la France est à la traîne

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Une étude analyse l’investissement dans l’éducation au numérique dans les pays de l’OCDE et alerte sur le niveau français, structurellement insuffisant.

Réalisée par Olecio à la demande de l’association Talents du Numérique, l’étude comparative internationale sur l’éducation au numérique, parue en ce début d’année 2025, n’est guère flatteuse pour la France.

Dans notre pays, tout au long de sa scolarité, un élève reçoit en moyenne 216 heures d’enseignement à l’informatique, contre 418 heures en Pologne, 468 au Royaume-Uni et 473 en Estonie. Pour le dire autrement, un élève français consacre 2% de sa scolarité à l’informatique, contre 5% pour un Polonais et 5,5% pour un Estonien.

Cela s’explique en grande partie parce que les cours de sensibilisation à l’informatique commencent en classe de 5ème en France, alors qu’en Pologne, au Royaume-Uni, en Estonie et en Finlande, ils démarrent dès le CP.

Rien d’étonnant alors à ce que 43% des élèves présentent, en France, un niveau faible ou très faible en « littéracie numérique », rendant difficile leur insertion dans une économie de plus en plus digitalisée. Ni à ce que seulement 59% des personnes âgées de 16 à 74 ans possèdent les compétences numériques de base définies par l’Union européenne, contre 83% aux Pays-Bas, 82% en Finlande ou 70% au Danemark.

Il faut dire que la formation des enseignants au numérique laisse à désirer. En France, ils sont 29% à se sentir « bien préparés » ou « très bien préparés » à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour l’enseignement. Les proportions sont de 51% au Royaume-Uni, 47% en Israël, 40% au Danemark.

L’association Talents du Numérique, commanditaire de l’étude, plaide pour que soit repensée en profondeur l’intégration des compétences numériques dans le système éducatif français. Elle souligne, à juste titre, que les métiers du numérique sont de gros recruteurs. En 2024, France Travail (ex-Pôle Emploi) estimait à 80 000 les projets d’embauches dans les professions du numérique. Ceux-ci étaient jugés « difficiles » à 64% par les recruteurs (contre 57% pour l’ensemble des employeurs, tous secteurs et métiers confondus). France Stratégie évalue, par ailleurs, les besoins en ingénieurs informatiques à près de 200 000 emplois à l’horizon 2030.

Sans une hausse de l’investissement dans l’éducation au numérique et, son corollaire, la formation des enseignants, la France risque de passer à côté des opportunités économiques et d’emploi qu’offre le numérique. Mais est-il possible de « faire » de bons informaticiens avec des élèves de plus en plus nuls en français, en mathématiques et en sciences ?

C’est tout le système éducatif français qui a besoin d’être réformé en profondeur. Il doit être libéré de l’État et rendu à la société civile.

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