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Déserts médicaux : pourquoi les médecins doivent rester libres

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Le possible allongement d’un an de l’internat de médecine pour que des étudiants aillent aider dans les déserts médicaux continue à faire parler de lui. Les syndicats de médecins s’y opposent, souhaitant travailler à l’endroit qui leur plaît, et les associations d’usagers s’offusquent, accusant les premiers de ne pas vouloir faciliter l’accès aux soins.

La question des déserts médicaux n’est un secret pour personne, et on sait combien il est multiforme. Certains territoires sont fuis à cause de problèmes de sécurité, d’autres par manque d’infrastructures et de services, d’autres enfin sont trop densément peuplés pour le nombre de praticiens. Le problème touche toutes les spécialités et marque tout particulièrement ceux qui se souviennent de la situation d’il y a vingt ans, quand il était facile de trouver un médecin.

Pour autant, la solution ne saurait être dans une obligation quelconque faite aux médecins. Au contraire, elle découragerait certains étudiants, qui se tourneraient vers des spécialités moins tendues, ou tout simplement vers un autre métier. En revanche, renforcer la sécurité dans certaines zones, libérer l’industrie et l’entrepreneuriat pour favoriser la création d’emplois dans des zones aujourd’hui vides, rendre attractifs des territoires qui ne le sont plus depuis longtemps, voilà qui pourrait inciter les médecins à s’installer partout. On peut aussi suggérer, pour réduire l’afflux de patients, l’instauration de pénalités pour les rendez-vous non-honorés, le rétablissement d’un ticket modérateur pour responsabiliser les Français dans leur accès aux soins, et la réforme en profondeur de notre système de santé avec mise en concurrence de la Sécurité sociale. Ainsi, le nombre de places en études de médecine est aujourd’hui déterminé par le numerus apertus, fixé par les ARS et les analyses nationales. On pourrait imaginer une solution plus locale, où les universités travaillent de pair avec les établissements publics de santé, la médecine privée et les conseils municipaux, afin d’approcher finement les besoins d’un lieu. Le sauvetage de notre système de santé ne se fera pas en instaurant des politiques dirigistes, mais au contraire en rendant la liberté aux usagers, aux étudiants et aux médecins. Ce que l’Etat n’arrive pas à faire convenablement, qu’il laisse le privé s’en charger, ce sera toujours plus efficace.

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9 commentaires

duret 18 novembre 2022 - 9:18

OK pour tout çà ; mais les études coûtent très cher au contribuable, alors pourquoi ne pas imaginer un système dans lequel on leur demande d’effectuer pendant 2 ans par exemple, une médecine dans un désert médical de son choix, ou alors de payer (on lui fait crédit bien sûr) une quote-part de ses études. Çà pourrait aussi être prorata temporis si il ne fait que 1 an de « service » il ne paie que la moitié … etc. Système inspiré par l’Armée qui forme à ses frais des médecins qui doivent rester un certain temps à son service. Est ce idiot ?

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Adélaïde Motte 21 novembre 2022 - 4:18

Merci pour votre commentaire.
L’IREF soutient la libéralisation des études supérieures, qui ne seraient plus vues comme un cadeau de l’Etat à tous les jeunes mais comme un investissement de ces derniers pour leur avenir.

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STRABON 19 novembre 2022 - 6:56

La liberté des médecins de s’installer là où ils le souhaitent est évidente. Néanmoins, à l’instar du nombre réglementé de pharmacies dans une aire géographique donnée, leur répartition pourrait être envisagée particulièrement dans les bourgs centres, éloignés généralement à +- 10 kms. Ce serait aussi une condition pour équilibrer les dépenses liées à leur formation.
La difficulté majeure est de mettre les besoins en perspective avec les bassins de vie et les schémas de cohérence territoriale.

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Adélaïde Motte 21 novembre 2022 - 4:23

Merci pour votre commentaire.
L’exemple de la réglementation des pharmacies n’est pas forcément à retenir, car il freine la libre concurrence. Il suffit que trois pharmacies s’entendent, qu’une quatrième n’ait pas le droit de s’implanter et les patients peuvent en pâtir.
Quant à une répartition cohérente avec les besoins, c’est justement la logique, encore inachevée, du numerus apertus.

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Oncpicsou 19 novembre 2022 - 7:28

Pour répondre à cette question il faut d’abord savoir si:
– le médecin rend un service public ou exerce une activité lucrative comme une autre?
– le désert médical est une des causes de la désindustrialisation de certaines régions.. ou l’une des conséquences?
– il est cohérent que les pharmaciens et les médecins soient traités différemment? (un pharmacien ne s’installe pas ou il veut)
Quand on aura répondu clairement a ces 3 questions on pourra exprimer un avis.

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Adélaïde Motte 21 novembre 2022 - 4:28

Merci pour votre commentaire.
Le fait qu’un médecin rende un service ne veut pas dire que l’Etat doit pouvoir en faire ce qu’il veut.
Pour ce qui est du lien de cause à effet entre la désindustrialisation, nous sommes probablement entrés dans un cercle vicieux. Les médecins ne vont pas dans un endroit « perdu » voué à mourir à petit feu faute d’emploi, et les salariés ne s’installent pas dans là où ils ne peuvent trouver les services les plus élémentaires. L’effort doit commencer quelque part.
Pour ce qui est des pharmaciens, je vous laisse consulter ma réponse au commentaire précédent.

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Oncpicsou 23 novembre 2022 - 10:46

Merci pour ces éclaircissements.
Après réflexion:
Il me semble qu’il est plus facile d’installer un médecin qu’une entrepris dans une région désindustrialisée pour amorcer le système que le contraire, la réindustrialisation étant déjà suffisamment difficile en France.
Il me paraitrait également logique de coordonner la politique d’implantation des pharmaciens et des médecins.

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Obeguyx 19 novembre 2022 - 11:00

Les médecins ne sont déjà plus libres et il faut le dire. Juppé avec son ARS a sonné le glas des professions médicales. La seule alternative est la suppression « sèche » de cette organisation mortifère. Déféré Juppé devant un Tribunal ne serait pas injustifié (de plus que fait-il au Conseil Constitutionnel ?).

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Picot 19 novembre 2022 - 12:09

Vous avez raison Madame, mais nous sommes dans un pays à mentalité socialiste, voire communisme. La liberté n’est pas admise et tout doit être contrôlé par l’Etat.

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