Arnaud Robinet est maire (Horizons) de Reims et président de la Fédération hospitalière de France, qui représente 1000 hôpitaux et 3800 Ehpad publics. Dans une interview accordée au Figaro, il « pousse un cri d’alarme » à propos du financement de l’hôpital public qui serait, selon lui, « au bord du gouffre ». Ce qu’il faudrait, vous l’avez deviné, c’est encore plus d’argent. M. Robinet ne semble pas bien connaître les chiffres ou il fait semblant. Regardons-les attentivement. Avec 11.9 % du PIB (2022), la France est, avec l’Allemagne, le pays qui dépense le plus pour la santé en Europe, et elle est troisième parmi les pays membres de l’OCDE. Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), ses dépenses s’élèvent à 313.6 Mds d’euros en 2022, elles étaient de 270.6 Mds en 2019. Sur ce montant, 114.9 mds d’euros (presque 37 % du total) vont aux soins hospitaliers. Par rapport aux dépenses totales de santé, aucun autre pays européen ne consacre autant d’argent à l’hôpital. Ces dépenses sont d’ailleurs en forte augmentation : elles représentaient seulement 97 Mds en 2019. Lors du Ségur de la santé (juillet 2021), 19 Mds d’euros supplémentaires ont été accordés à l’hôpital.
De plus, selon un rapport (2022) du Sénat intitulé Hôpital : sortir des urgences, la France compte le plus grand nombre d’hôpitaux par million d’habitants (44,7) parmi les pays européens de taille comparable dont les données sont disponibles. Ce nombre est notamment supérieur à celui de l’Allemagne (36,4), de l’Espagne (16,5) et de l’Italie (17,7). Ce ne sont donc pas les moyens qui manquent à l’hôpital. Il a surtout besoin, en urgence, de réformes. Même le CESE estime qu’il devrait disposer d’une plus grande autonomie. Et l’IREF ne cesse de le dire : plus qu’ailleurs encore peut-être, la bureaucratie est ici le grand mal du système. Tant qu’il ne sera pas utilisé avec parcimonie et efficacité comme le font les cliniques privées, l’argent public consacré à l’hôpital sera gaspillé.
4 commentaires
A ma connaissance 30 à 40 % des personnels des hôpitaux sont des administratifs. Souvent présidés par des politiques locaux, ils constituent un vivier électoral.
L’incompétence notoire de nos bureaucrates se dissimule derrière un dogme : « le manque de moyens », alors que c’est le manque de savoir-faire qui prévaut… Il serait temps de privatiser de nombreux « services publics » car la marge réalisée par une entreprise pour assurer le service est moindre que le gaspillage monstrueux des carences publiques !
ou est tout l’argent car on ferme des lits on recrute du personnel car il n’y a pas d’argent , vous dite, que la France est le pays ou il y’a plus d’ hôpitaux , mais il y a des déserts médicaux en France.JE suis d’une famille de médecin et ma femme est infirmière à l’hôpital mais vous ne parlez pas de ces problémes
Il faut dire à ce maire de dégraisser les effectifs administratifs des hôpitaux en revenant à une proportion raisonnable de soignants.