La nouvelle réglementation européenne ReFuelEU Aviation, censée « verdir » le secteur aérien, est une bombe à retardement pour les compagnies européennes qui seront confrontées à une flambée des coûts sans bénéfices environnementaux significatifs. C’est ce qu’affirme Mohamed Moutii dans un article publié sur le site anglais d’IREF Europe. Il confirme notre analyse sur le sujet : les conséquences de l’idéologie anti-avion sont sous-estimées par nos décideurs politiques.
Adopté dans le cadre du Pacte vert, ReFuelEU Aviation impose une part minimale de carburants d’aviation durables (SAF) dans le kérosène utilisé dans les aéroports de l’UE : 2 % en 2025, 6 % en 2030, et jusqu’à 70 % en 2050. Le problème, selon Moutii, c’est que ces carburants sont 250 % plus chers que le kérosène conventionnel, alors même que le carburant représente environ 30 % des coûts d’exploitation d’une compagnie aérienne. Les transporteurs européens devront soit augmenter les prix des billets, soit réduire leur offre, soit absorber les pertes dans un contexte où leurs concurrents américains ou des pays du Golfe ne sont pas sujets à de telles contraintes.
La réglementation interdit également le tankering, une pratique qui consiste à faire le plein dans les aéroports moins chers et à transporter plus de carburant que nécessaire — ce qui augmente les émissions de CO2. Étant donné qu’il peut y avoir des différences significatives du prix du carburant entre les aéroports, cette interdiction risque de réduire la connectivité territoriale et d’accroître la concentration du trafic dans les grands hubs aériens.
Par ailleurs, les carburants SAF ne représentent que 0,1 % de la consommation totale de l’aviation, tandis que le kérosène fossile domine. Pour atteindre les 70 % imposés par l’UE en 2050, il faudrait investir près de 1 450 milliards de dollars et construire une centaine d’usines. D’autant plus que ce type de carburant, majoritairement issu de la biomasse, soulève d’autres problèmes environnementaux : déforestation, consommation d’eau… Pour Mohamed Moutii, un avenir plus propre pour l’aviation n’est possible que si Bruxelles laisse le marché prendre les devants, sans forcer les consommateurs ou l’industrie aéronautique à en supporter les coûts.
12 commentaires
La nouvelle réglementation européenne…
n’en sera-ce pas qu’une de plus ?
Comme toujours l”écologie punitive est de mise. Et comme toujours ce sont les classes inférieures qui paient
“Adopté dans le cadre du Pacte vert, ReFuelEU Aviation impose une part minimale de carburants d’aviation durables (SAF) dans le kérosène utilisé dans les aéroports de l’UE : 2 % en 2025, 6 % en 2030, et jusqu’à 70 % en 2050.”
L’outrecuidance habituelle de l’administration hors sol de l’UE !
La politique est devenue le refuge des imbéciles éloquents. Ils ne savent même plus faire la différence entre une courbe logarithmique et linéaire…
François Gervais, du GIEC (!), spécialiste du rayonnement, donc le seul à être dans son domaine de compétence quand on parle d’effet de serre, nous explique la seule chose à savoir: l’effet de serre suit une loi logarithmique ce qui signifie aujourd’hui que les emissions de CO2 n’ont plus qu’un impact de plus en plus réduit sur la progression de l’effet de serre… Mais nos politiques, plus intéressés par la domination des peuples par la peur, feignent de l’ignorer.
Nous serons la génération qui a relégué l’UE au bas du tableau. Shame on us !
Écologie, quelles con…..ne fait-on pas en ton nom!
Si le carburant représente 30 % du coût du billet, que le SAF coûte 3,5 fois plus cher que le kérosène et que 70 % du carburant d’aviation doit être du SAF en 2050, cela fait une hausse du billet de 52,5 % d’ici cette date, soit moins de 2 % par an…
Il y a fort à parier pp
Bien vu mais calcul à améliorer:
Si le billet vaut 100 avec 30 de carburant plus 70, il vaudra 105 (30×3,5) plus 70 soit 175 donc une hausse de 75%
Cela me paraît plus juste!
Le jour où la commission européenne nous sortira quelque chose de cohérent et sensé je sabre la champagne !
“un avenir plus propre pour l’aviation n’est possible que si Bruxelles laisse le marché prendre les devants”
Il veut dire déposséder les technocrates de Bruxelles de leurs pouvoirs normatifs néfastes et contre productifs ?
Bonne chance, on peut toujours rêver, il faudra une révolution pour cela.
Quand donc les Etats vont ils décider de virer ces encombrants écologistes totalitaires qui sont devenus un véritable cancer en voulant nous imposer leur sectarisme, ils contaminent toute une jeunesse avec leur utopie sans se préoccuper de la réalité. L’avion ne les intéresse que pour leurs grands raouts où ils courent à l’autre bout du monde.