La semaine dernière, des milliers de personnes se sont réunies autour de la dépouille du père Emil Kapaun, décédé en 1951 en Corée du Nord et décoré de la Médaille d’Honneur en 2013, à titre posthume. Son corps vient d’être identifié. Prêtre parmi les soldats, il fut un exemple de sacrifice et d’abnégation, restant sur le champ de bataille après la retraite des troupes pour prendre soin des blessés, portant plusieurs pour les mettre à l’abri. Au cœur de l’hiver, il montra l’exemple en offrant ses vêtements et obtint que les hommes partagent entre eux la nourriture disponible. Il lava leurs vêtements, pansa leurs plaies.
Il est de nos jours difficile de trouver de vrais modèles, de ceux qui offrent ce qu’ils ont sans compter, sans rien attendre en retour. Notre temps sait trop bien salir ceux qui se battent pour les autres, inspecter la vie des grands hommes à la loupe, et même au microscope, pour y trouver ce qu’un bon citoyen du monde du XXIe siècle se doit de réprouver. Les funérailles du père Emil Kapaun nous rappellent que les grands hommes existent, et qu’il ne tient qu’à nous de leur donner la lumière qu’ils méritent, afin qu’ils puissent nous éclairer sur le difficile chemin qu’ils ont choisi, et que nous admirons à juste titre. Car il n’était armé que de la foi, de l’amour et du courage.