Ukraine : fournir des armes pouvant frapper en profondeur un territoire ennemi n’a rien d’exceptionnel

Au moins 49 personnes ont été tuées et 219 blessées mardi dans une frappe de missiles balistiques russes sur la ville de Poltava, dans le centre de l’Ukraine, qui a notamment partiellement détruit un institut militaire, selon un nouveau bilan annoncé par les autorités du pays. Il s’agit d’une des cinq frappes les plus meurtrières depuis le début de la guerre et celle au bilan le plus lourd de 2024. Volodymyr Zelenski a de nouveau réclamé de nouveaux systèmes anti aériens, notamment des missiles à longue portée pouvant frapper les bases aériennes et d’artillerie russes en profondeur, dont son pays a un besoin vital pour se protéger. Washington, dont l’aide s’est avérée au demeurant cruciale depuis le début de l’invasion, hésite à fournir de tels missiles de peur d’une escalade, c’est-à-dire d’un dérapage de la situation pouvant amener le Kremlin à considérer que l’Occident est directement engagé militairement contre lui. A noter toutefois que fournir des armes pouvant frapper en profondeur un territoire ennemi n’a rien d’exceptionnel dans l’industrie de l’armement et qu’au demeurant Moscou utilise des missiles et drones iraniens pour frapper des cibles civiles ukrainiennes sans que personne ne parle d’escalade. De même, Kyiv utilise depuis un an des missiles français et britanniques pour frapper en profondeur la Crimée que Moscou considère comme lui appartenant depuis 2014…