La transition politique en Syrie après le renversement de Bachar al-Assad début décembre connaît des ratés sanglants ces derniers jours ; le plus influent chef religieux druze en Syrie a dénoncé jeudi une “campagne génocidaire” contre sa communauté et s’en est pris au pouvoir d’Ahmad al-Chareh, après des combats confessionnels ayant fait plus de 100 morts en deux jours selon une ONG. Ces heurts juste au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l’instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement de l’ancien dictateur, issu de la minorité alaouite. Dans un communiqué, cheikh Hikmat al-Hajri a dénoncé une “campagne génocidaire injustifiée” visant des “civils à leur domicile” et réclamé “une intervention immédiate de forces internationales”. “Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement (…) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés”. “Un gouvernement protège son peuple.”
Les combats à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des druzes, ainsi qu’à Soueïda à majorité druze ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité. Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité. Son chef de la diplomatie Gideon Saar a appelé la communauté internationale “à protéger les minorités en Syrie – en particulier les druzes – du régime et de ses bandes terroristes”.
Les druzes sont une minorité ésotérique issue de l’islam chiite et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les combats ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. Le pouvoir syrien a réaffirmé son “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”. Il a aussi exprimé “son rejet catégorique de toute ingérence étrangère”.
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Au dernières nouvelles il semble que l’aviation israélienne soit venue au secours de la minorité Druze….