Macron accuse Elon Musk de créer une « Internationale réactionnaire »

Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi, lors de son traditionnel discours de cadrage de politique étrangère en début d’année, que “la messe n’est pas dite” concernant l’entrée en vigueur de l’accord commercial entre l’Union européenne et des pays sud-américains du Mercosur. Paris s’oppose à ce dernier au nom de la protection des intérêts des agriculteurs français, en clair d’un protectionnisme dont l’Histoire montre pourtant généralement les effets néfastes. Cet accord profite d’ailleurs à nombre de secteurs français, y compris au sein de l’agriculture, et menace d’une concurrence accrue dans l’élevage bovin pour des volumes limités. “La messe n’est pas dite (…) On continuera de défendre avec force la cohérence de nos engagements et donc (une) politique commerciale cohérente”, a-t-il martelé devant les ambassadeurs français réunis à l’Elysée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 6 décembre la conclusion des négociations en vue de cet accord, qui doit encore être ratifié.

L’accord contesté permettrait à l’UE, déjà premier partenaire commercial du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay, Bolivie), d’y exporter plus facilement ses voitures, machines et produits pharmaceutiques. De l’autre côté, il permettrait aux pays sud-américains concernés par cet accord (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay) d’écouler vers l’Europe des denrées telles que viande, sucre, riz, miel, soja…

M Macron a par ailleurs appelé l’Ukraine à des négociations « réalistes » sur le plan territorial avec la Russie, formule pouvant habituellement se traduire par « soyez raisonnable, reconnaissez que ce qui est perdu est perdu », que l’on réserve habituellement plus à ses alliés qu’à soi-même. Il a enfin estimé que l’Algérie, avec qui les relations de la France sont exécrables, se « déshonore » en gardant prisonnier l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.

Enfin, il a dénoncé « l’internationale réactionnaire » que serait en train de créer l’homme d’affaires et ministre de l’administration Trump, Elon Musk, ce qui n’est pas forcément habile au moment où le milliardaire propriétaire de Twitter fait la une en raison de son combat pour lever l’omerta sur les viols de dizaines de milliers de jeunes filles, âgées de 5 à 13 ans, blanches des classes populaires britanniques par des gangs pakistanais. Depuis des décennies, aucun des centaines de milliers de « clients » de ces réseaux n’a été poursuivi, ni n’ont été limogés les milliers de travailleurs sociaux, policiers, juges et élus qui n’ont pas réagi de peur de passer pour xénophobe et qui ont donc trahi leur mission. Quant aux centaines de membres des gangs pakistanais responsables, moins d’une trentaine ont été condamnés à la prison.