Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu que la chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, devait s’en tenir aux règles budgétaires et maîtriser les dépenses, sous peine de voir les marchés se retourner contre elle et saper les plans économiques du gouvernement.
Dans son bilan de santé annuel de l’économie au titre de l’article IV de la charte de l’organisation internationale, le Fonds a indiqué que toutes dépenses supplémentaires, telle que celles qui sont proposées, d’annuler les réductions des subventions aux combustibles d’hiver pour les retraités, ou de supprimer la limite des allocations pour deux enfants, devra être couverte par d’autres économies ou par des augmentations d’impôts. Le gouvernement doit « maintenir le cap et procéder à la réduction du déficit prévue pour les cinq prochaines années afin de stabiliser la dette nette et de réduire la vulnérabilité aux pressions du marché des obligations », a déclaré le Fonds.
Le Royaume-Uni avait eu « l’ honneur » honteux d’être le premier pays occidental à faire appel en 1976 à l’aide du Fonds. La Grèce lui a emboité le pas depuis lors. Certains analystes estiment que la France pourrait être le prochain et le Fonds multiplie d’ailleurs les avertissements au vu du dérapage des finances publiques.
La Spending Review au cours de laquelle Mme Reeves fixera les limites budgétaires des ministères pour les trois prochaines années est prévue pour le 11 juin. Londres s’est fixé pour règle que les impôts doivent couvrir les dépenses quotidiennes d’ici la fin de la législature. Mme Reeves a déjà fait l’expérience de la réaction des marchés des obligations à tout soupçon de laxisme budgétaire, à une époque où la dette nationale avoisine les 100 % du produit intérieur brut. Son budget, caractérisé par des emprunts importants, a fait grimper le coût de la dette, ce qui a plus qu’effacé sa marge de manœuvre budgétaire, les rendements des emprunts à long terme ayant atteint leur niveau le plus élevé depuis 27 ans.
Mme Reeves insiste sur le fait que les règles budgétaires qu’elle s’est imposées ne sont pas négociables, malgré les appels de plus en plus nombreux au sein de son parti, travailliste, en faveur d’un assouplissement.
La stratégie économique, soutient-elle, est « crédible et favorable à la croissance », car les emprunts « donneront un coup de fouet à l’économie à moyen terme qui l’emportera sur l’impact d’une fiscalité plus lourde ».