La Géorgie est confrontée à une crise institutionnelle d’ampleur et risque de vivre des heures dramatiques ce week-end. Le parti pro Kremlin au pouvoir prépare l’investiture, dimanche, de son candidat au poste de président, élu par le Parlement boycotté par l’opposition en raison des allégations, très documentées, de fraudes massives aux législatives de fin octobre. Bien que les pouvoirs de la présidence soient limités dans cette ex-république soviétique du Caucase, l’arrivée à ce poste de Mikheïl Kavelachvili, connu pour ses positions d’extrême droite et ses idées anti-occidentales virulentes, illustre la tentative de passer en force du parti Georgian Dream fondé et dirigé dans l’ombre par l’homme le plus riche du pays, qui a fait fortune en Russie. La présidente sortante, Salomé Zourabichvili, ex-diplomate française qui soutient les manifestants, a annoncé qu’elle refuserait de rendre son mandat.
“Il n’y a qu’une seule formule pour résoudre une telle crise, une formule universellement reconnue dans tous les pays démocratiques : de nouvelles élections”, a-t-elle assuré dimanche dernier devant les manifestants, après avoir déclaré les législatives d’octobre “illégitimes”. Pour la première fois dans l’histoire de la Géorgie, la cérémonie de prestation de serment du président se déroulera à huis clos au Parlement. L’incertitude est grande sur la manière dont le parti au pouvoir essayera d’évincer, peut être manu militari, la présidente de son bureau et les conséquences en termes de sanctions éventuelles des pays occidentaux, partenaires économiques incontournables de la Géorgie. Pour l’instant, ces sanctions ont été très modestes, malgré les atteintes importantes à l’Etat de droit et à la liberté d’expression et d’association du parti au pouvoir. Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a assuré qu’un refus de Mme Zourabichvili de quitter le palais présidentiel “constituerait une infraction pénale passible de nombreuses années d’emprisonnement”, y compris pour “toute personne impliquée dans un tel scénario”. Il a exclu l’organisation de nouvelles élections, accusant ses détracteurs de “libéralo-fascisme” et Bruxelles de “chantage”. La présidente sortante en a appelé cette semaine à l’armée géorgienne, assurant qu’elle lui restera loyale” et qu’elle “reste son commandant en chef”.
3 commentaires
et oui et l’armée dans tout ça ? corruption de l’etat major en vue ?,😆
La Géorgie en Europe, mais oui bien sûr c’est une évidence, la prochaine candidature concernera l’Arménie pourquoi pas, l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, tiens ça me rappelle quelqu’un ça !!
Il ne faut donc pas s’étonner que ça chauffe là-bas, c’est un peu notre guerre hybride à nous…..mais nous sommes le camp du Bien, comme d’une évidence biblique….
Oui, ils veulent vivre bien au chaud comme vous. Protégés par l’Europe et l’OTAN. C’est leur droit.