C’est l’équivalent de la population de Nantes, sixième ville française, selon le rapport annuel sur l’immigration diffusé mardi par le ministère de l’Intérieur. Ce chiffre est en hausse de 1.8 % par rapport à 2023, ce qui montre une légère décélération, à rebours de la tendance des années e. Un tiers du total, soit 109.300, de ces titres de séjour correspond à des demandes d’étudiants, un quart (90.600) à des motifs de regroupement familial. Une forte augmentation (+13,5%) a été enregistrée pour les motifs humanitaires, autour de 55.000, tandis que les titres de séjour pour motifs économiques se stabilisaient autour de 55.600. Au total, on recensait 4,3 millions de titres de séjours valides en fin d’année, en hausse de 3,9%. Ces données ne prennent évidemment pas en compte l’immigration clandestine.
Les trois pays du Maghreb, Maroc, Algérie et Tunisie arrivent en tête des pays d’origine, pour un quart du total. Il s’agit là d’une tendance qui a débuté en 2017. Le ministère a fait état de 158.000 demandes d’asile, en baisse de 5 %, en ligne avec le reflux observé un peu partout en Europe. Les expulsions ont augmenté de 26,7% avec 21.601 reconduites à la frontière au total. Par ailleurs 31.250 personnes sans-papiers ont été régularisées l’an dernier, soit une baisse de 10%, dont un tiers pour des travailleurs sans-papiers.
Ces chiffres ont été diffusés quelques jours après la tempête médiatique déclenchée par les propos du Premier ministre sur le « sentiment de submersion ». Ils ont de quoi interroger un esprit libéral : si chercher à s’installer dans le pays de son choix est un droit humain inaliénable, à l’inverse le pays d’accueil dispose du droit tout aussi inaliénable, de déterminer qui peut s’installer sur son sol, au nom d’un principe tout à fait libéral qui est le droit de propriété collective de biens immatériels, institutions, coutumes, paysages, terres, etc.