Le prix Nobel de la paix 2024 a été décerné à l’organisation japonaise Nihon Hidankyo centrée sur les survivants des bombes atomiques larguées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki. Cette organisation est également connue sous le nom de Hibakusha, le nom donné au Japon aux victimes des bombardements atomiques. Elle a été récompensée en raison de « ses efforts en faveur d’un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré, par le biais de témoignages, que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées », écrit le comité Nobel norvégien. L’Ican (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) avait déjà été lauréate du Nobel de la paix 2017.
La question des dangers des bombes nucléaires s’avère toutefois complexe, car si elles pourraient aboutir à l’anéantissement de l’humanité, avec près de 9.000 ogives en ce moment, contre 24.000 au plus fort de la guerre froide, force est de constater qu’elles incitent aussi les pays qui les détiennent à éviter de s’affronter : ainsi, jamais un soldat américain n’a eu, officiellement du moins, un soldat soviétique, ou russe en ligne de mire depuis 1953, et réciproquement. Un équilibre qui souffre toutefois une exception, le conflit oublié pour l’île Damanski, entre l’URSS et la Chine en 1969, qui a fait environ 30.000 morts à coups d’armes conventionnelles. Le nucléaire pourrait en fait ne dissuader que le nucléaire, comme l’illustre l’offensive ukrainienne sur la région de Koursk, pourtant théoriquement sanctuarisée par l’arsenal atomique de Moscou, cet été.