Libérer la force du marché libre et l’esprit d’entreprise est la seule voie possible pour l’Europe. Au lieu d’imiter le système de planification centrale chinois, l’Occident doit revenir aux valeurs qui ont fait sa puissance et sa prospérité : l’innovation, la liberté et l’esprit d’entreprise. Ce n’est qu’à cette condition qu’il pourra relancer ses économies mal gérées et renforcer sa position dans le monde.
La technologie n’est en soi ni bonne ni mauvaise. Elle peut être utilisée de manière bénéfique ou néfaste pour la société.
L’innovation suscite toutefois des craintes, car beaucoup ne comprennent pas suffisamment les nouvelles technologies et les avantages qu’elles apportent. Les gens craignent que les technologies qui permettent de gagner en efficacité et en productivité ne leur fassent perdre leur emploi. Ces craintes ont été très importantes lorsque l’électricité a commencé à être maîtrisée, ou quand on a inventé la machine à vapeur et les voitures à moteur. Pourtant, ces révolutions industrielles ont eu l’effet inverse : la libération de nouvelles formes d’énergie et de machines a permis d’accroître la productivité, les revenus et la prospérité générale. De nouveaux types de demande économique ont donné naissance à de nouveaux emplois et à de nouvelles professions, souvent dans des secteurs qui n’existaient pas auparavant.
Des améliorations spectaculaires
Aujourd’hui, une grande majorité de la population des pays développés peut s’offrir des produits et des services qui, par le passé, étaient réservés aux super riches. Les riches comme les pauvres profitent de produits manufacturés qui, il n’y a pas si longtemps, n’existaient même pas, lave-vaisselle, machine à café ou télévision par exemple. La qualité nutritionnelle, la variété des denrées alimentaires se sont considérablement améliorées et leur prix a diminué. Les services médicaux ont progressé bien au-delà de ce qui était même imaginable il y a deux générations.
Jusqu’à récemment, toutes ces richesses matérielles ont constamment augmenté en Europe et aux États-Unis. Cette croissance était alimentée par les marchés libres, qui laissaient place à la concurrence et obligeaient les entreprises à innover ainsi qu’à gagner en efficacité. Les sociétés occidentales libres récompensaient la créativité, l’invention et le travail acharné. La notion de responsabilité personnelle a soutenu un écosystème social efficace.
Au XIXe siècle et au début du XXe, le travail manuel a été assisté (et partiellement remplacé) par des moyens techniques. Puis, les technologies de communication ont fait leur apparition avec le télégraphe et le téléphone. La radiodiffusion a commencé peu après.
À partir des années 1960, les technologies de l’information ont commencé à se développer à une vitesse exponentielle, ce qui a rendu certains domaines formidablement plus performants, en particulier dans la recherche et le développement.
Un nouvel horizon
Nous assistons maintenant à l’essor de nouvelles technologies révolutionnaires : l’intelligence artificielle et l’informatique quantique. Elles vont considérablement modifier la façon dont les humains travaillent et, dans le même temps, fournir de formidables opportunités.
Avec d’autres applications comme la blockchain, ces découvertes contribueront à rendre nos institutions, nos infrastructures, nos outils et nos procédures plus efficaces. La robotique d’aujourd’hui, par exemple, s’améliorera radicalement. Plus important encore, la recherche scientifique sera amplifiée en volume et en efficacité grâce au traitement des données à l’échelle exponentielle, ce qui ne manquera pas de provoquer des percées dans les domaines de la biotechnologie et des soins de santé. Les nouvelles technologies donneront naissance à de nouvelles applications et modifieront les modèles d’entreprise dans de nombreux secteurs clés en permettant, par exemple, des processus plus adaptés dans le secteur financier.
On peut supposer que cette autonomisation de l’homme par la technologie offrira des opportunités inédites à l’individu, car elle ouvre la voie à toute une série de nouvelles activités, souvent avec des besoins en capitaux peu élevés. Les poussées d’innovation conduisent à une plus grande prospérité générale.
Le monde occidental, en particulier l’Europe et les États-Unis, est devenu riche et puissant en laissant les innovations se développer dans des sociétés libres. La concurrence et l’esprit d’entreprise ont stimulé le processus, donnant naissance à des technologies toujours plus révolutionnaires.
Une mauvaise alternative
Malheureusement, de nombreux Européens sont devenus réfractaires au risque et craignent le changement. Les gouvernements accaparent de plus en plus de pouvoir. La liberté individuelle a été progressivement abandonnée en échange d’une illusion de sécurité fournie par des administrations surdimensionnées.
L’alternative au système occidental est le modèle chinois, où l’État est un puissant moteur du changement. Il autorise les entreprises privées à fonctionner, mais uniquement dans le cadre des paramètres fixés par le parti communiste. La modernisation et l’ouverture de Deng Xiaoping dans les années 1980, après les décennies noires de Mao Zedong, ont permis à l’économie du pays de commencer à se reconstruire.
Le gouvernement a maintenu un secteur d’entreprises d’État important, bien que moins efficace. Des projets de recherche et développement ont été lancés, des scientifiques étrangers ont été achetés, pour faire de la Chine un nouveau leader technologique.
Un régime autoritaire peut forcer le progrès par la concentration et la mobilisation des ressources, mais cette stratégie n’est pas durable, car les impulsions correctives des marchés sont éliminées. Pour le moment, cependant, l’Occident est mis au défi par l’ascension de la Chine.
Les réformes et l’expansion du commerce ont permis à Pékin de réaliser des avancées technologiques, de développer une énorme machine de guerre et de défier les États-Unis en tant que première puissance mondiale. En parallèle, sous le règne du président Xi Jinping, le pays a intensifié son contrôle autoritaire sur les citoyens, en utilisant des technologies de surveillance de pointe. Son système d’évaluation du « crédit social » sert à orienter les comportements individuels et à punir toute forme de non-conformité. Ceux qui ne sont pas entièrement loyaux envers le système voient leurs promotions bloquées, leurs possibilités de déplacement limitées (même à l’intérieur du pays) et subissent bien d’autres formes de répression.
Un cul-de-sac
Face à l’ascension rapide de Pékin, l’Europe et les États-Unis craignent désormais de perdre leur place de choix dans la compétition mondiale.
Des contre-mesures sont discutées, mais peu de choses sont faites. Dans le passé, on espérait que la prospérité croissante apporterait à la Chine la démocratie, la liberté et l’État de droit. Mais cela ne se produira pas dans un avenir prévisible.
En réponse, les pays occidentaux ont commencé à restreindre la capacité de la Chine à investir dans leurs entreprises stratégiques. Malheureusement, ces mesures protectionnistes ont tendance à ne fonctionner qu’à court terme. Dans la plupart des cas, elles ont des effets contre-productifs.
De façon alarmante, l’Europe et la nouvelle administration américaine tendent maintenant à répondre aux défis économiques par des projets gouvernementaux stratégiques et des programmes de développement. Les économies sont désormais stimulées par la planification politique, qui conduit généralement à une mauvaise allocation des ressources et à fausser le marché. En Allemagne, un bon exemple de cette politique gouvernementale ratée est l’industrie énergétique. Après des années de réglementation malavisée, le secteur n’est devenu ni écologique, ni économiquement sain, ni fiable.
En outre, la bureaucratie européenne et de nombreux dirigeants nationaux semblent penser que les barrières commerciales réglementaires sont un moyen sûr de faire de l’Europe un acteur mondial. Ils croient naïvement que d’autres régions adopteront leurs valeurs pour avoir accès au marché de l’U.E. Si ce mécanisme a partiellement fonctionné dans le passé, son efficacité a diminué. Ce type de réflexion à court terme entraînera le déclin de l’Europe, car il élimine la concurrence et toute velléité de changement.
Il n’y a pas si longtemps, le libre marché et la concurrence étaient dans l’ADN de l’Europe et faisaient partie des moteurs de son unification. Dans les années 1980 et 1990, Bruxelles avait l’habitude de limiter l’implication de l’État dans l’économie. Malheureusement, la crise de 2008 et maintenant la pandémie ont donné trop de pouvoir à l’administration et enfermé les entreprises dans un carcan de réglementations et de restrictions toujours plus serré. L’économie est de plus en plus planifiée et microgérée ; les citoyens, eux aussi, se retrouvent de plus en plus sous surveillance.
Retour aux sources
Les principes de la démocratie libérale ont fait la puissance de l’Occident, mais aujourd’hui, les règles de l’esprit d’entreprise, de la responsabilité personnelle, de la liberté de choix et des droits fondamentaux de l’individu sont passées de mode. Les justifications avancées, comme la solidarité, peuvent sembler justes mais restent vagues. Quoi qu’il en soit, il n’y a aucune raison valable de se débarrasser des principes essentiels à un succès économique durable.
Tout n’est pas perdu, heureusement, et la tendance peut être inversée. L’Europe a maintenant une occasion historique de s’emparer de ces fantastiques nouvelles technologies émergentes pour renforcer sa résilience économique, écologique et politique et affronter avec confiance le défi autoritaire de l’Asie. Le continent montre des signes de vigueur retrouvée. La qualité de vie en Europe, enviée par la plupart des pays du monde, s’est encore améliorée grâce aux progrès stupéfiants de la médecine, de la nutrition, des technologies de la communication et de l’information. Les entreprises du continent sont très attentives aux questions d’écologie. Il est possible d’aller beaucoup plus loin si l’on donne à la sphère économique la liberté dont elle a besoin pour faire tourner son moteur.
Libérer les marchés et l’esprit d’entreprise, c’est la seule façon d’avancer. L’Europe dispose du capital et de la matière grise. Tout ce dont elle a besoin, c’est de se persuader que limiter l’emprise de l’État est le meilleur moyen de le rendre libéral – dans le sens classique du terme. Les marchés modernes sont axés sur la durabilité dans son sens économique, écologique et social. Ce modèle montre qu’il existe une alternative au système chinois. Elle seule donnera au monde occidental la confiance et la force qui lui sont nécessaires pour faire face au colosse asiatique qui s’affirme.
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La liberté en particulier financière est quasi-totalement aux mains de l’appareil d’état…
… et du gouvernement qui n’ose pas se débarrasser d’un ou deux millions de fonctionnaires, assimilés, collatéraux, comités Gustave, Théodule, Hippolyte et autres reliquats des nationalisées. L’argent des impôts est siphonné au profit de ces entités avec un retour sur pièces aux entreprises du genre portion congrue, écume infime ou encore miettes du festin
Comment voulez vous investir dix million d’€uros sur un projet de valeur quand vous n’en avez qu’un ?