Un pur gaspillage pour une diplomatie fantôme : l’argent du contribuable européen, taxé de 235 euros l’an prochain, servira à entretenir des émissaires dans le monde entier, pour une mission purement fictive. Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF, s’interroge sur cette disposition du budget de l’Union Européenne.
Comme la France, l’Union européenne est en train d’adopter son budget pour l’année 2011. Il représente environ 133 Mds d’euros ou 1 % du PIB de l’UE (ou 235 euros par habitant). Les médias français n’en parlent pas beaucoup, ils devraient pourtant être un peu plus curieux. En effet il s’agit, là aussi, de l’argent des contribuables, et la bureaucratie de Bruxelles a tendance à le jeter par les fenêtres.
Heureusement les Anglais veillent au grain. Ils se sont opposés avec succès à une trop forte augmentation du budget pour l’année prochaine. Elle ne sera que de 2.9 % au lieu de 6 % comme cela avait été demandé par la Commission. Merci à l’Angleterre.
7 000 fonctionnaires « diplomates »
Néanmoins, les représentants britanniques n’ont pas pu empêcher la création d’une nouvelle bureaucratie : le Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE). Cette administration était prévue par le Traité de Lisbonne de 2007. Elle vient d’être mise en place par un décret européen du 25 octobre dernier et elle bénéficiera d’un budget de 7 Mds d’euros pour 7 000 fonctionnaires : 1 million d’euros par fonctionnaire.
Quelles seront les missions de cette administration ? Difficile d’imaginer actuellement une diplomatie (car les fonctionnaires du SEAE bénéficient d’un statut de diplomates) européenne commune. Le passé montre bien que les divergences et les intérêts sur le plan international rendent impossible une diplomatie « unique » au niveau européen. Dans les statuts de cet organisme on apprend que les fonctionnaires seront « déployés » un peu partout dans le monde afin de prêcher la bonne parole de la Commission. Pourtant, malgré l’Union européenne, tous les pays membres ont des représentations nationales (ambassades et/ou consulats) dans tous les pays. Plus étonnant encore c’est le rôle des 46 « diplomates » qui prendront leurs fonctions dans les îles Barbade (230 000 habitants) ou bien celui des 36 fonctionnaires envoyés sur l’île Maurice dans l’Océan Indien. Environ 49 personnes iront au Burkina Fasso en Afrique et 92 au Maroc. Et 132 en Turquie ainsi que 124 aux Etats-Unis ! L’Amérique a-t-elle vraiment besoin de l’assistance diplomatique européenne ?
1 Million d’euros par fonctionnaire
On apprend aussi dans les documents que Catherine Ashton, Ministre européen des Affaires Etrangères, bénéficiera d’un salaire annuel de 360 000 euros et que plus de 50 hauts fonctionnaires de cette administration auront des salaires entre 180 000 et 220 000 euros par an. Tous les « diplomates » qui partiront en poste à l’extérieur de l’UE verront leurs indemnités augmenter automatiquement de 16 % et auront droit à des exemptions d’impôts pour « éloignement ».
A l’heure où l’on parle économies, contrôle des dépenses et chasse aux gaspillages, l’Union européenne donne le mauvais exemple. L’argent des contribuables européens devrait mériter beaucoup plus d’égards en cette période de crise. Ces nouveaux gaspillages illustrent le fossé entre ceux qui ont vraiment été touchés par la crise économique et ceux qui n’en souffrent pas.
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si je ne veux pas payer que faire
oui et si je décidais de ne payer des impots que pour ce que j’estime utile, comment faire ?