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Taux de chômage : pas d’euphorie, les réformes restent à faire

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Le chômage a baissé mais il reste au moins deux fois plus élevé qu’en Allemagne. Sans réformer sérieusement le marché du travail, les vraies créations d’emploi ne seront pas au rendez-vous.

Les bonnes nouvelles sont extrêmement rares pour l’économie française. Un taux de chômage à 9.5 %, qui revient à son niveau de 2012, peut être considéré comme une nouvelle encourageante. Mais cette embellie n’est due qu’à la conjoncture mondiale, extrêmement propice, et non pas aux réformes du marché du travail qui restent à faire. Le taux de chômage français est d’ailleurs largement plus élevé que dans les autres pays riches. L’Allemagne est en plein emploi avec un taux à 3.6 %, un niveau jamais atteint depuis 40 ans ; le Royaume-Uni vient d’annoncer un taux de chômage à 4.4 %, le taux le plus bas depuis 1975 ; aux Etats-Unis, il est à 4.3 %. L’Amérique a créé plus de 200 000 emplois au mois de juillet et 1 million d’emplois nets/nouveaux depuis janvier 2017 tandis que le Dow Jones bat des records, dépassant les 22 000 points (une hausse de 20 % depuis janvier), à dire vrai presque inquiétante). Qui disait que « lorsque la Bourse est en hausse c’est parce qu’on détruit des emplois » ? Plusieurs Etats américains se plaignent de l’absence de la main d’œuvre et la confiance des consommateurs est à son plus haut niveau depuis l’an 2000.

Il existe toujours des critiques apportées à tous ces chiffres impressionnants. On invoque à propos de l’Allemagne la « précarité » des emplois. Précisons que cette remarque est typiquement française, on n’entend pas les autres pays se plaindre d’avoir des emplois, quels qu’ils soient. En réalité, en Allemagne, les « mini-jobs » représentent environ 15 % du total des 40 millions d’emplois mais plus de 50 % de ces « mini-jobs » sont des CDI. C’est peut-être la France qui bat les records en matière d’emplois précaires ! Car on peut qualifier ainsi ses emplois aidés tout comme les emplois contractuels de l’administration.

Taux de chômage (août 2017)
France -> 9.5 %
Allemagne 3.6 %
ROYAUME-UNI -> 4.4 %
ETATS-UNIS -> 4.3 %
Eurostat, OCDE

Au Royaume-Uni, où le taux d’emploi est à 77 % contre 64 % en France, les emplois « précaires » (les « contrats zéro ») ne représentent que 2,3 % des emplois pour 31 millions de travailleurs. Ils permettent de travailler en moyenne 25 heures par semaine, contre 32 heures pour les autres types de contrat. Nous sommes loin de « zéro-heure » par semaine… Et les principaux bénéficiaires de ces contrats sont les jeunes de 16 à 24 ans (plus de 2 fois plus nombreux en moyenne que dans les autres tranches d’âge). En France, même ces emplois manquent…

De plus, selon un rapport de l’OCDE (Income Distribution Database, 2016) sur le pourcentage des travailleurs pauvres dans les pays membres, la France fait partie des moins bien lotis. Avec 7.1 % des travailleurs pauvres, notre pays est au même niveau que la… Hongrie. Ce pourcentage est plus élevé qu’au Royaume-Uni (5.8 %) et même deux fois plus élevé qu’en Allemagne (3.5 %).

Malheureusement, pour le moment, les propositions de réforme du marché du travail formulées par le gouvernement s’apparentent plus à du bricolage qu’à un vrai changement. Certaines, comme celle de l’assurance chômage pour les employés qui démissionnent ou la hausse sensible des minimums d’indemnisation en cas de licenciement, risquent même d’aggraver la situation sur le marché du travail. En réalité, tout reste à faire pour réformer.

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