Robert Mugabe est mort il y a quelques jours, à 95 ans, dans un hôpital singapourien. Il fut président du Zimbabwe de 1980 à 2017 et l’un des pires dictateurs africains. S’il a été beaucoup moins condamné que les autres c’est tout simplement parce qu’il s’est déclaré, dès le début, le « leader d’un parti marxiste-léniniste » qu’il a mis à la tête de l’Etat. Afin de bien instaurer son pouvoir, il a fait venir des instructeurs militaires de la Corée du Nord. Il a commencé son règne par le massacre de quelque 10 000 civils et en a emprisonné, battu, torturé, des milliers d’autres.
Il a pris tous les pouvoirs, a créé des milices pour intimider la population et a suivi à la lettre les préceptes marxistes-léninistes. D’abord en expropriant les fermiers blancs, dont la production agricole représentait 75 % du total. Puis il a nationalisé l’économie et en a confié tous les secteurs à des proches. Il a appliqué les recettes soviétiques de la planification. La catastrophe alimentaire a commencé avec une chute de 70 % de la production de blé. Ont suivi une inflation à 60 % au début des années 1990 et un taux de chômage à 50 %. A la fin des années 1990, environ 70 % de la population du pays vivait dans la pauvreté. Au milieu des années 2000, le Zimbabwe était le pays qui connaissait le plus fort taux d’inflation et la plus basse espérance de vie au monde.
Après 37 ans au pouvoir, le dictateur Mugabe et ses recettes marxistes ont ruiné un pays considéré parmi les plus prospères d’Afrique au moment de l’indépendance. Il a pu rester en place et a même été admiré par toute la sphère socialiste et par de nombreux politiques du monde entier. Dont les nôtres : Mitterrand, Chirac, l’ont reçu en grande pompe …