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M Lepaon, créez plutôt votre propre structure sans l’argent des contribuables !

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Arrêtons de recaser les syndicalistes dans des structures qui gaspillent l’argent des contribuables !

Mercredi 15 février, le conseil des ministres nomme Thierry Lepaon, entré dans la vie active à l’âge de 17 ans, à la tête de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), après l’avoir chargé en 2016 d’une mission de préfiguration en vue de créer une Agence de la langue française pour la cohésion sociale, dont les buts sont difficilement dissociables de l’agence premièrement citée. Selon un communiqué du gouvernement Valls III, l’agence aura vocation à porter une politique publique en fédérant les moyens existants, dont l’ANLCI donc.

18 délégués régionaux auront la mission de mettre en pratique la politique proposée par cette officine qui repose sur trois volets selon le communiqué du ministère : social, culturel, éducatif et international.
L’Education nationale et l’enseignement supérieur (93 milliards €), la francophonie (85 millions €) ou encore l’Alliance française (30 millions €) ne suffisent donc pas ?

En résumé, un ministère faillit à sa mission (1 052 700 personnes), une agence est créée pour étudier le phénomène (8 membres en 84, 13 aujourd’hui plus une trentaine de délégués régionaux répartis dans diverses succursales étatiques) et mettre en place des solutions annexes puis une autre agence est créée (18 pour commencer) englobant les missions des agences précédentes. Est-ce bien sérieux ?

L’ANLCI a été créé en 2000, en remplacement d’une autre agence au même but créée en 1984. 1984, 2000, 2017, à chaque fois des gouvernements socialistes qui semblent donc particulièrement savourer la création de tels organismes. 35 ans après, la permanence du problème prouve leur échec.

Que faire donc pour vaincre ce problème non anodin ? L’IREF a présenté une étude détaillée sur la meilleure façon d’instruire les Français en réaction à la déliquescence de l’Education nationale. Les classements PISA régulièrement publiés montrent d’ailleurs une pente inquiétante.

N’est-il pas frappant de noter la concordance de la création de la première agence et de la volonté de l’Etat d’alors d’interdire l’école libre ? En 1984, il faudra en effet de nombreuses manifestations de la société civile pour mettre à bas cette réforme. Cependant, l’école privée sous contrat reste cantonnée à 20% des effectifs. Ainsi, toute concurrence est fort limitée. Le problème n’est-il pas plutôt ici ?

La querelle concurrentielle de l’enseignement public et ecclésiastique du début du XXème siècle a permis d’instruire la totalité des campagnes françaises de façon fort satisfaisante. L’esprit d’émulation résultant de ces batailles a merveilleusement servi la qualité de l’enseignement. On peut le rapprocher aujourd’hui de l’esprit élitiste des écoles préparatoires ou des universités anglo-saxonnes.

Le développement des écoles libres est à ce titre porteur d’espoir, mais également d’inquiétude car ces écoles reposent sur des bases financières instables. Les parents se voient notamment fiscalement abusés, en payant deux fois l’école, celle qu’ils ne veulent pas par leurs impôts et l’autre qu’ils choisissent par des frais de scolarité complémentaires.. Pire, ce sont maintenant des écoles entièrement libres qui assurent une instruction reconnue en banlieue parisienne, se substituant avantageusement à l’Etat mais reposant sur des bases fragiles. C’est pourquoi l’IREF propose le système du « chèque éducation », les vouchers. Ceux-ci ont le mérite de maintenir une éducation gratuite si chère (politiquement mais non plus financièrement) aux français tout en instaurant une liberté complète d’éducation.

Arrêtons de financer ces structures inutiles, rendons à Monsieur Lepaon sa liberté, celle de créer une école même, ou un institut à destination des personnes illettrées majeures s’il le souhaite, et s’il parvient à trouver de généreux donateurs. La solution ne viendra pas de nouvelles agences ou commissions diverses mais de l’exercice de nos libertés. C’est le devoir de l’Etat de les assurer plutôt que de multiplier de nouveaux postes de complaisance.

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3 commentaires

Lexxis 20 février 2017 - 9:56 pm

LE PIRE N'EST JAMAIS SÛR!
L'État répare ici une injustice dont il n'est pas responsable. En effet, il est désormais établi que l'éviction de Monsieur Le Paon de la tête de la CGT ne devait rien en réalité aux dépenses somptuaires dont on l'a accablé et tout ou presque aux manoeuvres des factions adverses qui convoitaient sa place. Ce n'est pas une raison suffisante pour que l'État vole au secours de l'intéressé en lui accordant en dédommagement un poste auquel, sans être méprisant, ses fonctions ne le prédestinaient pas. On a vu par le passé que l'IGAS pouvait opportunément opérer quelques récupérations de syndicalistes en mal de fonction. Mais jusqu'ici,on s'était abstenu de postes dont la spécificité requérait normalement des compétences particulières qui dépassent notoirement celles du tout venant.

Entendons-nous, il ne s'agit nullement d'être désobligeant envers la personne de Monsieur Le Paon et l'auteur de ces lignes, malgré sa propre formation, reconnaît bien volontiers et sans envie aucune qu'il n'aurait lui-même aucun droit à revendiquer un tel poste (la différence pourtant, c'est qu'il n'aura pas à le refuser car on ne le lui proposera jamais!). Mais il faut bien se l'avouer, dans le domaine du népotisme, du favoritisme, nous venons d'un coup de franchir plusieurs degrés et ceci ne devrait certainement pas aider la France à quitter le rang fort médiocre qu'elle occupe dans la lutte pour la transparence de ses institutions publiques.

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Jean-Baptiste Boone 21 février 2017 - 11:45 am

En fait, il a écrit plusieurs rapports sur l'illettrisme dans le monde professionnel pour le compte du CESE. C'est de ceux-ci qu'il tire sa légitimité, ou qu'il la réclame.
Le reproche est plutôt de dire que ces bidules étatiques sont inefficaces mais coûteux, et que si c'est une cause qui lui tient à cœur, il a la possibilité de s'en charger comme il le souhaite sans être recasé par l'Etat.

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Lexxis 25 février 2017 - 9:35 am

UN RAPPORT, UNE AGENCE?

C'est bien volontiers que je prends acte des quelques rapports que vous citez et qui valent donc à Monsieur Lepaon une qualification sans nul doute très supérieure à la mienne pour pouvoir prétendre à la fondation et à la direction d'une agence contre l'illettrisme.

Pourtant, je ne suis toujours pas persuadé de l'utilité de cette agence dont le besoin ne s'était curieusement pas fait sentir durant la quasi-totalité d'un quinquennat guère avare sur la dépense publique. En outre sa très étrange concordance des temps avec l'éviction – certes injuste, mais éviction quand même – de la tête du syndicat que Monsieur Lepaon dirigeait – pose de sérieuses questions sur le rôle de l'Etat, comme ultime garant des carrières des dirigeants syndicaux évincés ou retraités, alors qu'il existe déjà avec l' assurance-chômage et Pôle Emploi des dispositifs infiniment moins coûteux pour tenter de retrouver un poste à quelqu'un qui vient de perdre le sien

Enfin, s'il suffit d'écrire quelques rapports sur un sujet, pour se voir propulser à la tête d'une nouvelle agence ad hoc, nul doute que le paysage public va encore s'encombrer de nombreux et nouveaux comités Théodule, dont le poids sur la dépense publique est à juste titre régulièrement dénoncé par la Cour des comptes.

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