Le succès obtenu par Donald Trump aux primaires américaines est d’autant plus inattendu que l’économie des Etats-Unis est dans une phase de véritable boom. Les explications à la victoire de Trump invoquées en France par certains médias ne tiennent pas à l’analyse des faits. Le taux de chômage est à 5 %, plus de deux fois moins élevé qu’en France. Les créations d’emplois se comptent par centaines de milliers tous les mois : en moyenne 150 000 emplois nets/mois par mois contre 10 000 destructions en France…
La fiscalité, malgré les dépenses engagées par Obama, reste à un niveau très bas par rapport à l’Europe (sauf pour le taux d’IS à 36 %) et les élections de mid-term de novembre 2014 avaient donné la possibilité à de nombreux états de basculer dans le camp républicain et de procéder à de nombreuses baisses d’impôts. Aujourd’hui, les taux de l’IR (impôt sur le revenu) les plus bas se trouvent en Pennsylvanie (3.07 %), dans l’Indiana (3.40 %), dans le Michigan (4.25 %) et aussi dans l’Arizona (4.54 %). A noter que l’Alaska, la Floride, le Nevada, le Dakota du Sud, le Texas, le Wyoming ainsi que l’Etat de Washington n’ont pas d’IR.
Prenons l’exemple de l’Indiana, le dernier état remporté haut la main par le candidat Donald Trump, ce qui a poussé son principal rival, Ted Cruz, à jeter l’éponge. Il s’agit d’un état de 6.5 millions de personnes situé dans le MidWest et qui connaît un essor économique fulgurant depuis plusieurs années. D’ailleurs, son taux d’IR est l’un des plus bas (3.40 %) aux Etats-Unis ainsi que le niveau de chômage qui est situé en dessous de la moyenne nationale : 4.7 % contre 5 %. De plus, l’Indiana est l’un des états les moins inégalitaires du pays, l’augmentation des inégalités étant aussi considérée comme une des raisons de l’ascension de Trump. Pourtant, comme vient de le montrer l’IREF en faisant connaître en France une étude sur le sujet, les inégalités sont beaucoup moins fortes qu’on ne le dit et cela même aux Etats-Unis. Contrairement aux mythes habituels, la redistribution y est très importante et les écarts entre les revenus les plus élevés et ceux d’en bas se restreignent fortement après impôts et aides.
En amérique, on aime encore les riches et on se méfie de l’Etat
Alors, comment expliquer la victoire de Trump dans ces conditions ? En France, on fait semblant d’oublier que M. Trump est d’abord un milliardaire, ce qui montre que les Américains ne rejettent pas vraiment les riches… Par ailleurs, il est évident que le phénomène de rejet de l’establishment a aussi gagné l’Amérique. On le voit très bien en France où, malgré (ou à cause de) leur omniprésence dans les médias, les politiques sont de plus en plus impopulaires et rejetés par une grande partie de la société. La population est méfiante à l’égard de l’administration centrale et ne fait plus confiance aux élus. Trump a surfé sur ce phénomène tout en rajoutant à son discours une bonne dose d’argumentation anti-immigration et anti-islamisation. A noter que presqu’au même moment, le candidat d’extrême droite est arrivé en tête aux élections présidentielles en Autriche avec 36.4 % des voix, score jamais atteint depuis la fin de la deuxième guerre mondiale ! Et l’Autriche est un pays où le taux de chômage est à 5.7 % (il était même tombé à 4 % en 2014..).
La fameuse phrase de l’ancien président Clinton – « It’s the Economy, stupid ! » ne semble plus vraiment correspondre aux réalités politiques d’aujourd’hui. D’autres facteurs interviennent dans le choix des électeurs et il serait souhaitable à ce que les candidats en tiennent compte, sinon les conséquences pourraient être désastreuses.
3 commentaires
Qui n'aime pas les riches ?
Par exemple Hollande dans ses déclarations de campagne, si c'est le cas il ne doit pas avoir une grande estime pour lui-même. Cet homme a été élu par défaut et il n'a pas arrêté de louvoyer depuis qu'il est en poste, c'était déjà sa méthode au ps, il est l'homme des synthèses, cela ne suffit pas pour faire un président de la république…
C'est quand même l'économie
La démonstration de l’inanité des explications socio-économistes convenues attribuant la montée de Trump (ou du FN d’ailleurs) à des insuffisances de croissance ou de redistribution est limpide. En conclure que l’économie ne joue aucun rôle serait toutefois aller un peu vite. Le rejet massif de l’establishment dans un pays où celui-ci n’est forcément pas étranger à un redémarrage économique spectaculaire constitue en effet une énigme majeure : il exprime une angoisse profonde d’une large partie de l’électorat, d’autant plus paradoxale que les clignotants habituels sont tous dans le vert !
Avançons une hypothèse, liée à la montée des «bullshit jobs», ces emplois maintenus mais vidés de toute utilité réelle par la révolution numérique qui les court-circuite. Conserver un tel emploi non seulement en sursis mais qui n’a plus d’image sociale (et donc de possibilité d’identification) positive s’apparente à basculer dans l’assistance, un épouvantail culturel aux USA. Les petits blancs qui en sont les principales victimes, ne peuvent que se sentir abandonnés par une élite dans le déni de cette mutation qualitative du travail, car les indicateurs macro-économiques sont (pour le moment ?) non affectés (à l’exception quand même de la stagnation de la productivité du travail, autre énigme relevée par exemple par P Arthus, qui s’explique elle aussi très bien par la montée des bullshit jobs).
Souhaitons à madame Clinton de se démarquer des approches traditionnelles de la protection sociale et de la formation professionnelle, et de rechercher les innovations qui répondront à ce défi du sens du travail,… un conseil à transposer bien sûr aussi chez nous !
Impôt fédéral !
La fiscalité en Floride au sein du système fiscal américain
Le système fiscal américain est basé sur une triple imposition :
L’impôt fédéral
L’impôt de l’Etat (dans notre cas, l’impôt de la Floride)
L’impôt local
Le montant de l’impôt sur les revenus est plafonné aux Etats-Unis. Le taux maximum d’imposition sur les revenus est de 39,6% pour les personnes physiques et de 38% pour les entreprises.
http://viaprestige-miami.com/la-fiscalite-en-floride/