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Les primaires du Parti républicain aux Etats-Unis : quelles leçons pour la droite française ?

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Les débats entre les candidats de la droite américaine pour la désignation de leur représentant dans la course à la Maison se succèdent à un rythme impressionnant : commencés le 6 août dernier, il y en aura 12 au total jusqu’au mois de mars 2016 lorsque, normalement, il y aura un « gagnant ». Les déclarations et les « frasques » de l’un des candidats, Donald Trump, ont occulté, en France, la véritable signification de ces débats ainsi que leur contenu.

Un grand nombre de candidats loin de l’establishment politique

Pas moins de 16 candidats se sont présentés pour obtenir l’investiture. Mais seulement les dix premiers dans les sondages ont eu le droit de participer aux principaux débats. Le nombre est élevé dans un pays où, historiquement, le monde politique est monopolisé par les deux partis, Démocrate et Républicain. Ces candidatures nombreuses montrent aussi qu’il existe une liberté à l’intérieur du Parti et que les notions de « Chef » ou de « leader incontesté » ne sont pas acceptées par les électeurs.

La société civile est bien représentée

Sur ces candidats, plusieurs viennent de la société civile. Ce devrait être un exemple pour la France. Trois se détachent dans les sondages : l’entrepreneur Donald Trump, l’ex-PDG de Hewlett Packard, Carly Fiorina et le neuro-chirurgien Ben Carson. Ce dernier vient d’ailleurs de grimper fortement dans les sondages. Donald Trump a pris le rôle du populiste de service. Malgré ses prises de position très dures envers l’immigration, l’électorat hispanique se sent proche de lui. Il s’adresse à la société civile américaine et veut « nettoyer » le monde politique. Il faut dire qu’il a réussi à masquer ses échecs et ses pratiques parfois douteuses dans sa vie professionnelle pour incarner à merveille le rêve américain, le milliardaire qui a pratiquement tout réussi : dans l’immobilier, l’édition, la télévision, etc… C’est un critique sans pitié du président actuel, Obama, et de nombreux américains l’apprécient. D’ailleurs, début août, il était en tête des sondages avec 23.4 % de voix favorables, 11 points de plus que le candidat Jeb Bush. Ben Carson, le candidat noir, est, lui aussi, un symbole de la réussite. Originaire d’une famille très pauvre, il est devenu le Directeur du département de neurochirurgie pédiatrique du célèbre hôpital John Hopkins. Il a le courage de contester le réchauffement climatique, propose une épargne santé pour remplacer l’Obamacare (« la pire chose qui est arrivée à l’Amérique depuis l’esclavage ») et une flat tax.

Des propositions fiscales très audacieuses

Au-delà des débats passionnés et passionnels, ce qu’il faut retenir de cette campagne, c’est la position des candidats par rapport à l’Etat et l’économie. Tous croient en l’initiative privée et ne pensent pas que l’Etat doive jouer un rôle majeur pour stimuler l’économie. Ce qui compte c’est l’entrepreneuriat et la meilleure manière de le stimuler c’est la liberté d’entreprendre. Grâce à un environnement propice et à une fiscalité incitative. Si Ben Carson propose une flat tax, trois autres candidats – Marco Rubio, Rand Paul et Jeb Bush – font, eux aussi, d’importants projets de réforme fiscale. Jeb Bush et Marco Rubio veulent en finir avec les attaques contre les riches et osent proposer des baisses d’impôts pour les hautes rémunérations et même la suppression des taxes sur les dividendes et le capital. Pour eux, les riches d’aujourd’hui sont les investisseurs de demain. Dans le plan de Marco Rubio, une personne dont les revenus proviennent exclusivement de ses investissements ne devrait payer pratiquement aucun impôt. Dans son projet, l’IS serait aussi ramené à 25 % au lieu de 35 %. Tandis que Jeb Bush propose trois taux d’IR : 10 %, 25 % et 28 % et seulement 20 % d’IS. De son côté, Rand Paul souhaite baisser le taux d’imposition maximum sur le revenu de 43.4 % à 26.9 %. C’est une véritable course à la baisse de l’impôt ! Et pourtant, l’Amérique n’est pas vraiment un enfer fiscal.

La campagne pour choisir le candidat du Parti républicain aux élections présidentielles est pleine d’enseignements pour la droite française, tant par par la diversité des postulants que par le courage et la force de leurs propositions. Les Américains, comme les Français de plus en plus, font de moins en moins confiance aux politiques et à leurs promesses…

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