La mondialisation n’est vue que comme l’émergence d’une concurrence dangereuse. Faux : elle est l’occasion d’élargir les débouchés dans des pays relativement épargnés par la crise. La preuve en est apportée par Lucas Léger, chercheur à l’IREF : les entreprises françaises qui réussissent sont celles qui ne visent pas la France ou l’Europe, mais le reste du monde.
Raboter le coût du travail de quelques milliards, défiscaliser les heures supplémentaires, ou encore créer des pôles de compétitivité ont pu permettre à certaines entreprises de garder la tête hors de l’eau et de limiter la baisse de leurs marges, mais ce n’est pas là un réel « choc de compétitivité ».
En revanche, si elles ne l’ont pas déjà réalisé, nos entreprises devraient considérer la mondialisation comme une opportunité à saisir au plus vite. La multiplication des échanges permet de se rapprocher des marchés à forte croissance et de compenser ainsi les pertes sur les marchés où les ventes sont en baisse.
Globalement, les entreprises qui exportent sont celles qui résistent le mieux à la baisse des marges sur le marché français, voire européen. On peut le vérifier en comparant la part du chiffre d’affaires hors Europe des grands groupes français et leurs performances boursières. Les entreprises qui ont les meilleurs résultats du CAC 40 depuis 1 an sont celles dont le chiffre d’affaires est le moins dépendant de l’Europe, comme l’indique le tableau ci-dessous en reprenant quelques valeurs bien connues.
Part du chiffre d’affaire et performance boursière d’entreprises françaises
Nom |
Part CA hors Europe |
Actions 1/11/2011 – 29/10/2012 |
CAC40 1/11/2011 – 29/10/2012 |
Bouygues |
17% |
-28.11% |
11.02% |
Carrefour |
27.60% |
-0.75% |
11.02% |
Danone |
44% |
-3.17% |
11.02% |
EDF |
14% |
-21.28% |
11.02% |
France Télécom |
33%* |
-29.83% |
11.02% |
Lafarge |
69% |
63.48% |
11.02% |
LVMH |
77% |
7.71% |
11.02% |
Michelin |
57% |
31.12% |
11.02% |
Pernod-Ricard |
64.50% |
24.95% |
11.02% |
PSA |
27% |
-64.94% |
11.02% |
Renault |
35% |
23.59% |
11.02% |
Sanofi |
65% |
36.66% |
11.02% |
Schneider Electric |
68% |
20.32% |
11.02% |
Technip |
75%** |
34.30% |
11.02% |
Vallourec |
73% |
-21.90% |
11.02% |
Source : Boursorama, Rapports Annuels
* Hors France, Espagne et Pologne
** Hors Europe, Russie et Asie centrale
Développer son activité à l’étranger devient un enjeu majeur. Et pas seulement pour nos groupes multinationaux. La libéralisation des échanges a ouvert de nouveaux marchés pour nos entreprises, même nos PME. Oui, la mondialisation exige une plus forte compétitivité prix et hors prix et conduit à plus de concurrence. Mais c’est le plus souvent au bénéfice du consommateur. Le rôle de l’entreprise est donc d’innover et de trouver de nouveaux débouchés.
Contrairement à une idée fortement répandue, la mondialisation des échanges impose aux entreprises de se rapprocher des marchés à forte croissance. Un Chinois ne consomme pas comme un Français ou un Américain. La nécessité de s’adapter à la demande compte tout autant que le reste. À ce titre, l’échec de PSA en Chine est un exemple frappant. Présent en Chine depuis 1985 via une joint venture avec le groupe Dongfeng, Peugeot n’a pas adapté ses produits à ce marché où les consommateurs préfèrent la berline à la citadine. Stratégie inverse chez son concurrent allemand, Volkswagen, installé à peu près à la même époque, le groupe allemand n’hésite pas à revoir ses modèles qui seront réservés au marché chinois. Après 20 ans de présence dans le pays, le constat est amer pour le groupe français, très à la peine, alors que son concurrent est devenu le leader étranger.
La mondialisation a donc un double aspect ; la nécessité de développer ses activités avec l’étranger et le besoin de s’implanter et s’adapter aux marchés les plus dynamiques pour profiter de cette croissance. Faurecia, l’équipementier automobile, est un exemple de réussite dans cette stratégie. L’entreprise vient d’ouvrir un centre de R&D en Chine, en plus des 31 usines déjà présentes. Désormais, la part de son chiffre d’affaire dans l’empire du milieu compte pour près de 10% !
Deuxième constat que l’on peut faire à partir du tableau précédent ; les entreprises fortement liées aux marchés publics sont aujourd’hui les moins performantes. Rien d’étonnant dans la mesure où les finances publiques sont dans le rouge. Néanmoins ce mal français, c’est cette confiance éternelle en un Etat qui peut tout, tout le temps, et pour tout le monde. Son rôle devrait être celui d’un facilitateur et non d’acteur économique. La vraie croissance vient de nos entreprises qui réussissent en innovant, en s’adaptant et en exportant, voilà ce que ces quelques chiffres nous confirment.
3 commentaires
Que devrait-on attendre de l’état ?
L’état devrait :
– S’occuper UNIQUEMENT de ses fonctions RÉGALIENNES. Il en est déjà incapable puisque la sécurité des personnes et des biens n’est plus assurée, mais il a découvert qu’il fallait se substituer au secteur privé…??!
– Tout mettre en oeuvre pour faciliter la vie des entreprises privées qui, seules, peuvent créer des richesses.
Il fait exactement l’INVERSE.
Les réglementations en tout genre, les lois, qui s’empilent au fil du temps, font qu’aujourd’hui plus personne n’y comprend rien. Les entreprises, au lieu de pouvoir se consacrer pleinement à leurs activités intelligentes, passent la majorité du temps a essayer d’appliquer des mesures technocratiques parfaitement inutiles….!
Ainsi, elles perdent chaque jour des parts de marché face aux autres Pays, qui eux, ne nous attendent pas….
Mais Bon Dieu, comment ne pas voir que la société Française est complètement bloquée et paralysée.
Et nos dirigeants sont persuadés qu’avec leurs mesures imbéciles, la croissance va pouvoir repartir….!?
Les entreprises qui pourront survivre sont celles qui ne seront plus en FRANCE où il s’avère impossible d’exercer dans des condition favorables.
Un exemple parmi tant d’autres.
Notre Ministre de la « destruction productive » vient d’avoir une idée lumineuse…! le nouveau bonus malus écologique concernant les véhicules.
Le malus pourra atteindre jusqu’à trois fois celui en place actuellement…!
Il reste deux constructeurs en FRANCE. N’importe quel crétin pourrait comprendre que cette mesure va avoir pour conséquence d' »ACHEVER » lesdits constructeurs.
Les ventes vont chuter dans des proportions hallucinantes et RENAULT va tout faire pour développer sa stratégie en dehors de France avec NISSAN. Quant à PSA, il va se faire « bouffer » par les copains qui vont se régaler…!
Il ne restera plus aucun constructeur en FRANCE.
Voilà comment l’état prend toutes les dispositions pour COULER LES ENTREPRISES DE NOTRE PAYS ET LA FRANCE.
Les carottes sont cuites.
Thierry FOURGEAUD Consultant à 44100 – NANTES
commentaire
il semble donc que les entreprises qui exportent soient les plus performantes , mais vous devriez indiquer que pour les entreprises qui exportent les charges sur les salaires sont beaucoup plus faibles il y a certainement un lien de cause a effet .
Prestidigitation !
Fidèle aux mensonges, aux cachotteries, aux tripatouillages, le gouvernement vient de présenter le dernier tour de prestidigitation concernant la baisse du taux des cotisations pour les entreprises et leurs salariés.
La mise en place d’un crédit d’impôt pour les entreprises, « pour la compétitivité et l’emploi »,…! serait proportionnel à la variation de la masse salariale plafonnée, d’une année sur l’autre….! ledit crédit d’impôt récupérable en 2014………..!? ou comment différer dans le temps ce que l’on est et sera incapable de financer…!
En 2014, compte tenu de l’état des finances publiques, le gouvernement dira qu’il revient sur le crédit d’impôt….!
A la place des entreprises, je me méfierais…!
En clair, si j’ose dire…, une énorme usine à gaz imbécile de plus, qui ne RÉPOND EN RIEN aux besoins IMMÉDIAT des entreprises et à la baisse URGENTE de leurs charges hallucinantes.
Comble du comble, Madame L. PARISOT, Présidente du MEDEF, n’a pas vu que les entrepreneurs, seuls à prendre tous les risques, venaient de se faire enfumer, encore une fois…..!??.