Il ne reste plus rien du Magazine littéraire qui proposait d’excellents numéros thématiques autour des sujets littéraires les plus variés et les plus intéressants.
On ressentait une vraie incitation à la lecture en feuilletant ses pages et en (re)découvrant des auteurs français ou étrangers dont les livres méritaient d’être lus ou relus.
Ce Nouveau Magazine littéraire, dirigé d’abord par le (très) gauchiste Raphaël Glucksmann et maintenant par le non moins gauchiste Nicolas Domenach, est devenu un outil de propagande marxiste digne de la Pravda. Le dossier central du numéro d’octobre s’intitule « Le capitalisme ne répond plus » et traite de sujets tous moins littéraires les uns que les autres : la « réforme » du capitalisme, le populisme (« l’enfant du capitalisme» !), les inégalités, l’écologie, la taxation des GAFA et la finance… On dirait la revue Alternatives économiques.
Plus de 25 pages sur les « dérives du capitalisme », le besoin d’avoir un « pilote », les catastrophes écologiques provoquées – bien entendu – par le capitalisme, sur la « paupérisation des masses » et l’accroissement des inégalités. Le capitalisme est aussi à l’origine du populisme et d’autres maux qui frappent nos sociétés. Que faire ? Sans proposer un autre système qui marche, la rédaction du Nouveau Magazine littéraire, qui survit d’ailleurs grâce à quelques actionnaires-financiers, suggère de passer d’une « pensée des essences à une philosophie du processus » et à « une grande hybridation des métaphysiques de l’Ouest et de l’Est ». A défaut de comprendre, espérons que la revue (re)devienne littéraire à 100 %.