167 sièges sur 308 : la victoire du Premier Ministre Stephen Harper récompense l’ampleur des réformes menées pour diminuer les dépenses publiques et les impôts. Les Canadiens n’ont pas connu la crise dite « mondiale ». Commentaire de Nicolas Lecaussin qui avec l’IREF avait accueilli en juin dernier à Paris l’un des artisans de ces réformes.
La mode est au modèle allemand : croissance économique, baisse du chômage, balance commerciale positive. Tous les ingrédients sont réunis. Mais pourquoi ne pas regarder aussi de l’autre côté de l’Océan chez nos amis, les Canadiens ? Vous n’étiez pas au courant, des élections se sont déroulées là-bas il y a quelques jours. Le Premier ministre conservateur, Stephen Harper, qui dirige depuis 2006 un gouvernement avec une courte majorité vient de gagner largement les élections.
La droite a remporté 167 sièges sur 308 et ce n’est que la récompense des ces dernières années de réformes. Dès l’arrivée au pouvoir en 2006, le premier ministre a annoncé de nouvelles baisses d’impôts et des dépenses publiques. Le 1er janvier 2008, la TVA est passée de 7 à 5 % et l’impôt fédéral sur les sociétés a été ramené à 16.5 % et il sera à 15 % en 2012. Au Canada, la crise économique n’a eu aucun impact malgré l’interdépendance avec l’économie américaine. En 2010, la croissance du PIB canadien a été de 3.3 %. M. Harper a aussi promis d’équilibrer le budget fédéral en 2014-15 sans hausse des impôts. Au contraire, des promesses de baisses d’impôts pour les individus ont été faites pendant la campagne électorale.
Le 1er juin 2010, l’IREF, en collaboration avec l’association Contribuables Associés, a organisé un colloque à l’Assemblée nationale sur la baisse des dépenses publiques. L’exemple canadien a été évoqué par Mel Cappe, ancien haut fonctionnaire. Pendant les années 1990, le Canada, sous les gouvernements Jean Chrétien et Paul Martin, a connu des réformes impressionnantes du secteur public. Tous les ministères ont subi des baisses de budget allant de 5 à 60 % (pour le ministère des petites et moyennes entreprises) suivies de licenciements de fonctionnaires et du gel des salaires pendant 6 ans. Le budget du ministère de l’Environnement a été coupé de 35 % en moins de 3 ans. La fonction publique a été réduite de 23 % en seulement quelques années. Le Premier ministre actuel, Stephen Harper, a le mérite d’avoir insisté sur le fait que les réformes ne doivent pas s’arrêter là et que la baisse des dépenses publiques doit continuer malgré des résultats économiques positifs : en 1990, la dette publique canadienne représentait environ 80 % du PIB, aujourd’hui, elle est à moins de 30 % du PIB contre plus de 80 % aux Etats-Unis. Sa réélection triomphante prouve aux politiques français que la volonté de réformer est payante. Un exemple à suivre.