En 2008, l’économie irlandaise, trop dépendante du marché immobilier, était laminée par la crise. Après une cure d’austérité sans précédent, le pays retrouve enfin le chemin de la croissance. Il est même parvenu à rembourser ses créanciers dès la fin 2013, alors qu’il avait dû emprunter 70 milliards d’euros (Md€) en 2010, soit 120 % de ses recettes publiques de l’époque. La politique économique de l’Irlande est à l’inverse de celle menée par la France au cours de ces quatre dernières décennies : une faible imposition des capitaux, des entreprises et de l’innovation, une baisse de 20 % de- traitement- des fonctionnaires, des coupes budgétaires. En 2010, l’Irlande décidait de réduire son budget de 10 Md€, soit 6 % de son PIB. Par comparaison, on peut dire que c’est l’équivalent d’une réduction de la dépense publique de l’ordre de 120 Md€ en France.
L’Irlande n’est pas le seul pays à réduire sa dépense publique. Nos principaux partenaires ont dû faire face aux mêmes choix économiques difficiles, bien que d’une moindre ampleur. L’Irlande est le pays qui a consenti – l’effort le plus important depuis 2010 ; ce qui lui a permis d’éviter le pire, notamment la dérive totale de ses dépenses, celles-ci atteignant 66,1 % du PIB sous les effets de la crise économique mondiale. Il va sans dire que seule la France continue d’accroitre invariablement le poids de l’Etat dans son économie (cf. graphique 1).
Après ces quatre années, l’Irlande retrouve le chemin d’une croissance soutenue. Au début de l’année, les prévisions de la Commission européenne estimaient respectivement à 1,8 % et 2,9 % le potentiel de croissance de l’Irlande pour 2014 et 2015. Rapportés à la situation de la France, des taux comparables permettraient de faire baisser le chômage et de diminuer la dette primaire (hors intérêts). Même mieux, en cette fin d’année, ces prédictions ont été revues à la hausse par la Commission. Ainsi, l’économie irlandaise devrait croître de, respectivement, 4,6 % et 3,6 % en 2014 et 2015. C’est donc le phénomène inverse à celui de la France, dont la richesse devrait croître seulement de 0,3 % et 0,7% en 2014 et 2015 (cf. graphique 2).
Ce taux de croissance de la France est inférieur au taux de croissance démographique, ce qui signifie que le chômage va continuer d’augmenter et que les salaires vont stagner, dans la mesure où la productivité ne s’améliore pas. Or, rien n’indique que ce sera le cas ! Les prévisions de la Commission sont par ailleurs plutôt pessimistes et l’impact sur les salaires et l’emploi n’en sera que d’autant plus important (cf. Tableau 1).
Si les salaires augmentent plus rapidement en France qu’en Irlande, cela se ferait au détriment du coût du travail, positif en France et négatif en Irlande. Par ailleurs, on peut noter que le salaire irlandais est de 4 300€ supérieur par habitant à celui de la moyenne en France. Les Irlandais sont donc mieux payés dans l’ensemble.
A la différence de la France, la croissance n’y est pas directement liée à la demande intérieure, du fait de la taille plus limité de son marché interne. L’Irlande doit donc se tourner vers d’autres ressources de revenus et en particulier attirer des capitaux étrangers. A cet effet, l’Irlande a créé un environnement favorable au retour de la croissance, qui s’explique notamment par la faible fiscalité qui pèse sur le capital (cf. graphique 3).
Enfin, le gouvernement irlandais a pour intention de ne plus taxer les revenus tirés de la propriété intellectuelle, afin de favoriser l’innovation. A l’heure où le gouvernement français prévoit de nouveaux prélèvements obligatoires, nos dirigeants feraient mieux de s’inspirer un peu plus du cas irlandais pour que l’économie française ait tout à y gagner.
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SUPERMAN demandé d'urgence
Etude très intéressante bien que sans surprise…
Qui va avoir le courage, la force, le tonus sans faille, l'intelligence concrète, le charisme, tous
indispensables face aux freins de tous ordres dont la France est perclue comme un vieil animal blessé
trop faible pour avoir le ressort suffisant indispensable pour guérir.
Avons-nous un superman sous roche à l'ENA !!!!!!?? A voir le précédent on est
définitivement découragé !
Je dis l'ENA !! of course ! mais il peut venir de n'importe où, mais vite, qu'il vienne !