Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a désormais la voie libre pour devenir le prochain secrétaire général de l’Otan, après le retrait, jeudi, de la candidature du président roumain Klaus Iohannis. Avec ce retrait du dernier rival encore en lice, plus rien ne s’oppose à l’arrivée au siège de l’Alliance à Bruxelles du dirigeant néerlandais libéral de 57 ans, vétéran de la politique européenne. Sa nomination doit toutefois être formellement entérinée par le Conseil de l’Atlantique nord, l’instance politique de décision de l’Otan, lors d’une réunion prévue la semaine prochaine. Il prendra alors la suite du Norvégien Jens Stoltenberg le 1er octobre pour un mandat de quatre ans.
M. Rutte va prendre la tête de l’Otan dans un monde en pleine incertitude politique, tant en France, qu’au Royaume-Uni et, surtout, aux Etats-Unis, et dans une Europe en guerre en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le principal atout de celui qui a dirigé le gouvernement néerlandais durant 14 ans, est d’être censément écouté par Donald Trump, que les sondages donnent légèrement en tête pour la présidentielle américaine du 5 novembre. Lors d’une rencontre en 2018, Mark Rutte avait ainsi réussi à convaincre celui qui était alors président des Etats-Unis du sérieux de l’engagement des Européens à dépenser plus pour leur défense. Ses talents de diplomate lui ont aussi permis d’obtenir l’engagement la semaine dernière de son homologue hongrois, Viktor Orban, à ne pas s’opposer aux efforts des autres membres de l’Alliance atlantique en faveur de Kyiv, du moment que Budapest n’était pas sollicité.
