Au lendemain d’une déroute pour son parti social-démocrate aux élections régionales dans deux régions de l’ex-RDA, le chancelier Olaf Scholz a appelé à exclure de toute majorité politique l’extrême droite allemande qui a obtenu des résultats record à cette occasion. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti anti-migrants, eurosceptique et opposé au soutien à l’Ukraine, est devenue la première force politique en Thuringe et talonne les conservateurs en Saxe.
La fragile coalition entre le SPD, les écologistes et les libéraux du FDP, habitués à jouer les faiseurs de rois outre Rhin depuis des décennies par leur positionnement central, a subi une nouvelle rouste après celle des européennes, au mois de juin : le SPD a obtenu le pire score de son histoire dans ces deux Länder, avec respectivement 6 et 7 %. Le dirigeant social-démocrate a qualifié d' »amers » les résultats de dimanche qui illustrent l’impopularité du gouvernement qu’il dirige depuis fin 2021 et qui sera, sauf accident, largement battu par la CDU (conservateurs) aux législatives de septembre 2025. Il a toutefois exhorté « tous les partis démocratiques à former des gouvernements stables sans l’extrême droite », alors que l’AfD revendique de diriger la Thuringe, où elle a obtenu 32,8% des voix, menée par Björn Höcke, l’une des figures les plus radicales de la formation.
Tous les autres partis ont déjà refusé de s’allier avec lui mais ce pare-feu risque de se fissurer, estime la presse allemande, en état de choc et de sidération. En Thuringe, l’AfD disposera d’une minorité de blocage, lui permettant notamment d’empêcher la nomination de juges. En Saxe, les conservateurs de la CDU (31,9%) excluent aussi toute alliance avec l’extrême droite (30,6%) mais auront du mal à trouver une majorité au parlement régional de Dresde. Illustrant combien il est problématique d’exclure un tiers des électeurs du jeu politique. L’exécutif paie le mécontentement d’une partie de l’opinion publique, nourri par l’inflation ou encore la transition écologique engagée par le gouvernement. Les disputes continuelles au sein de cet attelage tripartite ne font qu’alimenter la frustration.
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c’est pas demain la veille que l’on aura un parti comme ça en france si tous les couillons qui votent le pen s’imaginent que le rn est identique ils se fourent le doigt dans l’oeil