La Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions, créée par la loi Taubira de 2001, a lieu le 10 mai de chaque année.…
Thierry Foucart
Thierry Foucart, consultant régulier de l’IREF, souligne les difficultés du Conseil constitutionnel à asseoir ses décisions sur des règles objectives. Il réfléchit aux conditions qu’il faudrait retenir pour consolider sa position et la démocratie tout à la fois. Son analyse est personnelle et originale, mais il nous a paru intéressant de la faire partager aux lecteurs de l’IREF.
La Fontaine (1621-1695) est un poète classique de la littérature française dont le succès ne s’est jamais démenti depuis le XVIIe siècle. Dans les années 1960, les écoliers apprenaient tous La Cigale et la Fourmi, Le Loup et l’Agneau, et d’autres fables remarquables par la poésie qui s’en dégage, la rigueur de la grammaire et la légèreté du style. Ils apprenaient aussi la morale de ces fables, qui donnait lieu à des commentaires de celui qu’on appelait jadis le « maître d’école ». Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui – mais je suis inquiet.
Dans le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites, on lit que le régime de retraite par répartition va rester déficitaire jusqu’en 2040, au lieu de 2025 comme cela était prévu auparavant. La réaction de chacun est immédiate : que va-t-il se passer ? Elle est justifiée : c’est très inquiétant ! Mais cela montre aussi qu’on ne peut accorder aucune confiance aux prévisions des économistes, pas plus qu’aux promesses électorales. La conclusion, c’est que confier à des économistes et à des politiques la responsabilité de nos retraites relève de l’aveuglement.
La concentration des patrimoines et des revenus est devenue un sujet d’actualité surtout depuis la parution de l’ouvrage de Piketty, Le capital au XXIe siècle, d’articles dans des revues internationales, et elle réapparaît actuellement avec la proposition du Commissariat général à la stratégie et à la prospective, appelé aussi France Stratégie, d’une réforme de la fiscalité des successions pour « favoriser la transmission à des générations plus jeunes », distribuer un « patrimoine de départ minimum » et faciliter « l’inclusion des non-héritiers dans une société patrimoniale »[[Peut-on éviter une société d’héritiers ? La note d’analyse n°51, France Stratégie, janvier.]]. Il s’agirait donc d’étendre l’objectif d’égalité réelle à l’égalité entre les générations et entre héritiers – non héritiers.