La France entretient encore une fois sa réputation de pays irréformable, sujet aux contestations sociales et aux blocages en tous genres et arc-bouté sur ses privilèges et ses « acquis sociaux ». Avec sa décision de passer en force en utilisant l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, le gouvernement fait de plus face à des oppositions au sein de sa propre majorité. Pourtant, il y a urgence à réformer. Et pour y arriver, il faut nous libérer du monopole syndical, qui paralyse la société et empêche la modernisation du pays, et combattre l’accaparement du débat public par des minorités d’extrême gauche.
Marc Lassort
Marc Lassort
Marc Lassort, chargé d’études à l’IREF, est diplômé de science politique à l’Institut d'Études Politiques de Bordeaux, et diplômé en analyse économique du droit et des institutions à l’Université d’Aix-Marseille.
En France, la rémunération des patrons du CAC 40 fait toujours les gros titres. Ces derniers jours, le salaire du PDG de Renault, Carlos Ghosn (7,2 M€), ou encore celui du patron de PSA, Carlos Tavares (5,24 M€), font encore la Une des médias. Au-delà des polémiques sur le montant des rémunérations, qui viennent sanctionner une performance dans un cadre légal régi par un ensemble de contrats (voir l’article de l’IREF sur la rémunération des grands dirigeants), une question se pose sur le processus interne de décision au sein des entreprises pour définir les rémunérations, au point que certains veulent légiférer pour rendre contraignants les avis consultatifs de l’assemblée générale des actionnaires. Ce serait sans doute une erreur.
Uber, AirBnB, Le Bon Coin : L’Etat en guerre contre l’économie collaborative
Les plateformes en ligne d’annonces et de mise en relation entre particuliers, comme la plateforme de location de logements Airbnb ou le site de petites annonces Le Bon Coin, sont actuellement sous le feu des autorités. Après le maintien par le Sénat d’un amendement au projet de loi sur l’économie numérique qui souhaite contraindre ces plateformes à déclarer les revenus des particuliers concernés auprès de l’administration fiscale, la mairie de Paris vient de mettre en place une plateforme qui permet de dénoncer ses voisins s’ils louent leur appartement ou leur studio à des touristes, et l’Urssaf attaque Uber en justice pour requalifier ses chauffeurs en tant que salariés au lieu de leur statut d’indépendants à cause d’un lien de subordination supposé. Si on ajoute à cela le lobbying appuyé des différents secteurs économiques (comme l’hôtellerie, les services de taxis ou la SCNF) qui subissent la concurrence des services de partage, l’économie collaborative pourrait bien prendre du plomb dans l’aile dans les mois et années à venir.
Le Venezuela, pourtant l’un des principaux pays producteurs de pétrole au monde, entre dans une phase de profonde crise économique et politique qui s’est encore davantage amplifiée ces derniers jours. L’économie vénézuélienne souffre depuis une quinzaine d’années du socialisme, hérité de Hugo Chavez. Aujourd’hui, avec l’effondrement de la croissance et l’hyper-inflation, le chavisme apparaît comme le plus court chemin vers la pauvreté.
Selon les derniers chiffres publiés par le ministère du Travail, le chômage viendrait de connaître sa baisse mensuelle la plus importante depuis septembre 2000, avec 60 000 demandeurs d’emplois de moins sur le mois de mars et 50 000 de moins depuis le début de l’année 2016. À la fin mars, la France comptait donc 3 531 000 chômeurs de catégorie A après un recul en janvier, et à nouveau un niveau record fin février (3 591 000 demandeurs d’emplois). Mais derrière ces chiffres se cache une réalité plus ambiguë.
Manuel Valls souhaiterait instaurer un revenu minimum pour les moins de 25 ans dès 2018. Or, les jeunes n’ont pas besoin d’aides sociales mais de la flexibilité sur le marché du travail. C’est le cas en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse ou bien au Royaume-Uni où le taux de chômage des jeunes est beaucoup moins élevé qu’en France.
Le projet de loi de réforme du code du travail permet aux entreprises de 10 salariés et moins de licencier plus facilement. Cette proposition soutenue par l’IREF est un bon début, mais il faudra aller beaucoup plus loin pour donner de l’air aux entreprises françaises.
Logement : le plafonnement des loyers aura l’effet inverse des objectifs recherchés
La nouvelle ministre en charge de la politique du logement vient déjà d’annoncer vouloir étendre l’élargissement du plafonnement des loyers au-delà de Paris et de Lille. Cet encadrement des loyers, reposant sur l’idée absurde du contrôle des prix, va accentuer la baisse des investissements dans la construction de nouveaux logements, observée depuis 2012.
Parmi les 200 meilleures universités européennes, la France ne possède que 4 établissements supérieurs. Dans le dernier classement du Times Higher Education, la première université française n’arrive qu’en 12e position, loin derrières les universités du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore de la Suisse. Pour que les universités françaises soient mieux classées à l’international, il faudrait les rendre libres, autonomes et prêtes pour la concurrence !
Bercy vient d’annoncer des résultats records dans la lutte contre la fraude fiscale. Pourtant, le meilleur moyen de lutter contre l’évasion est sans doute moins de multiplier les redressements que de réformer le système fiscal en profondeur. Il faut réduire le nombre d’impôts ou les fusionner quand c’est possible.