Selon un article scientifique qui vient d’être publié, les confinements en Europe et aux États-Unis n’ont réduit la mortalité liée au COVID-19 que d’à peine 0,2 % en moyenne, alors…
Luigi Curini
Cette année et demie de pandémie a ravivé le débat sur les limites de la liberté individuelle, surtout lorsque la santé est en jeu. Alors que dans plusieurs pays, les gouvernements semblent raisonnablement prudents à cet égard, l’Italie a adopté des politiques (le fameux « laissez-passer vert ») qui n’ont pas d’égal parmi les démocraties occidentales. Les citoyens italiens ne peuvent pas prendre le train, assister à un cours universitaire ou se rendre au travail sans fournir la preuve, éventuellement via une application spécifique sur leur smartphone, qu’ils sont vaccinés (ou ont été testés négatifs dans les dernières 72 heures). Malgré la perplexité affichée par certains commentateurs, le soutien général à ce laissez-passer est plutôt élevé. Environ deux Italiens sur trois pensent que loin de les priver de leur liberté, il la renforce au contraire. Un taux qui peut paraître surprenant, mais qui s’explique par le fait que beaucoup d’Italiens considèrent ces mesures comme temporaires. Certaines données, cependant, mettent en évidence un scénario différent et moins optimiste.
Depuis quelques années, elles sont les reines incontestées des talk-shows politiques, la clé maîtresse utilisée par la plupart des commentateurs pour expliquer tout un tas de choses. Il n’y a pas eu une élection où elles n’ont pas été claironnées : le camp du « leave » a gagné le référendum du Brexit ? La faute aux fake news ! Trump devient président ? Même chose ! Certes, les fake news, terme fourre-tout désignant des informations intentionnellement fabriquées, caractérisées par un contenu politiquement chargé, ont subi un premier retour de bâton à l’occasion des élections européennes de 2019, où la marée populiste attendue n’a finalement pas eu lieu. Mais avec Joe Biden à la Maison Blanche, le miracle semble s’être concrétisé : tout à coup, les fake news et leur rôle magique dans l’influence du vote ont disparu (ou presque).