« France Stratégie », en partenariat avec la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), s’interroge- sur le futur emploi en France en 2022. Cet exercice de prospective complexe repose sur des hypothèses sur lesquelles il est intéressant de revenir. Car ce rapport soulève plus d’interrogations qu’il n’éclaire le débat…
Lucas Léger
Lucas Léger
Chargé de mission à l’IREF, Lucas Léger est diplômé des Universités de Hambourg et Rotterdam en analyse économique du droit. Il a d’abord été chargé de recherche en macroéconomie pour un {{think tank en Inde}}. Il a ensuite travaillé pour la {{Chambre de commerce européenne en Chine}}, où il était chargé des affaires financières et industrielles. Il est également co-auteur d’un ouvrage sur la mondialisation, [Mondialisation : Consommateur ou acteur ?->article2378]
La complexité fiscale et ses incertitudes sont aux origines du malaise fiscal
Depuis de nombreuses années, les économistes s’intéressent aux effets de la fiscalité – de son poids tout comme de sa structure – sur la croissance économique. La plupart s’accordent sur le fait que l’aléa fiscal et sa complexité ont des conséquences néfastes sur la création de richesses. Dans ce contexte, la refonte de notre système fiscal- n’en est que plus urgente.
Dans un rapport sans concessions publié (mais bizarrement ignoré par les médias) par la commission d’enquête sur les tarifs de l’électricité de l’Assemblée nationale, l’Etat, la Commission européenne, et EDF sont tour à tour mis en cause dans la mauvaise gestion des tarifs de l’électricité, qui « sont à la fois source de confusion pour les usagers et de perturbations graves pour la survie de notre système électrique […] ». Ce rapport relève trois problèmes majeurs : d’abord l’augmentation des prix, ensuite une concurrence imposée par Bruxelles mais difficile à mettre en œuvre dans le contexte actuel des prix réglementés, et enfin la transition énergétique qui complexifie la situation.
Il y a deux semaines, l’IREF vous faisait part des rétropédalages de Thomas Piketty sur les inégalités. Alors que cet article avait été relevé aux Etats-Unis, il a été passé en France sous un silence épais… Depuis la sortie de cet ouvrage, en effet, le débat a été quasi inexistant en France, alors qu’à travers le monde, il a soulevé parmi les économistes un grand nombre de commentaires. Et de nouvelles critiques, souvent très pertinentes alimentent continuellement les discussions.
Le débat entre économistes sur la portée des idées contenues dans le dernier ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, aura été plus animé aux Etats-Unis qu’en France. Le livre en effet, est à l’origine d’une vive polémique sur la nature des inégalités, comme sur les politiques publiques à mettre en œuvre pour les corriger. De Paul Krugman à Larry Summers, en passant par Kenneth Rogoff et Daron Acemoglu, tous les plus grands noms actuels de la science économique ont encensé, ou au contraire critiqué, cet ouvrage !
La SNCF devrait supprimer 40 000 postes pour… se réformer comme la Deutsche Bahn
Comme beaucoup d’entreprises publiques françaises, la SNCF peine à se moderniser, et s’accroche à un modèle de gouvernance caractérisé par des versements de subventions, des rentes de monopoles et d’autres privilèges. Cependant, le contexte économique difficile l’oblige à présent à faire des choix pour améliorer sa productivité, sinon la charge pesant sur le contribuable – nuirait à son image. Dans son budget 2015, le groupe annonce donc la suppression de 1 600 postes, en ayant pour objectif d’économiser 1,5 milliards d’euros (Md€) à l’horizon 2017. La réaction des syndicats a été immédiate : ils reprochent à la maison mère d’entamer une politique d’austérité honteuse.
Depuis de nombreuses années, nos gouvernements ont choisi de favoriser les énergies renouvelables, en particulier- l’éolien. En dépit d’un bilan plus que mitigé en termes de rentabilité et d’efficacité, la plupart des pays continuent à subventionner cette énergie. Que ce soit en Allemagne, au Danemark, en Chine ou encore aux Etats-Unis, elle ne survit que grâce aux subsides des Etats.
Si Bertrand de Jouvenel est souvent classé dans la catégorie des penseurs libéraux, il n’en a pas été toujours ainsi, car ses idées n’ont eu de cesse d’évoluer. Mais il s’agit bien cette fois du personnage libéral que l’on retrouve dans L’Ethique de la redistribution, édité aux Belles Lettres. Cet ouvrage inédit regroupe deux conférences données par l’auteur à l’Université de Cambridge en 1949, qui est désormais reconnu par ses pairs sur la scène des idées politiques grâce au succès que lui avait conféré son précédent ouvrage : Du Pouvoir, publié quelques années plus tôt.
Une fois n’est pas coutume. Non seulement les Danois payent l’électricité la plus chère d’Europe, mais le Danemark fait figure aussi de mauvais élève pour ce qui est des émissions de CO2 : selon les dernières statistiques d’Eurostat, les émissions en CO2 de ce pays ont connu une forte augmentation : + 6,8 % en 2013 par rapport à 2012, alors que sur la même période, elles avaient diminué de 2,5 % pour l’ensemble des pays de l’Union européenne. Et pourtant, le Danemark dispose du plus grand parc éolien au monde ! Qui est censé assurer plus de 20% de l’électricité consommée dans le Royaume !
En 2008, l’économie irlandaise, trop dépendante du marché immobilier, était laminée par la crise. Après une cure d’austérité sans précédent, le pays retrouve enfin le chemin de la croissance. Il est même parvenu à rembourser ses créanciers dès la fin 2013, alors qu’il avait dû emprunter 70 milliards d’euros (Md€) en 2010, soit 120 % de ses recettes publiques de l’époque. La politique économique de l’Irlande est à l’inverse de celle menée par la France au cours de ces quatre dernières décennies : une faible imposition des capitaux, des entreprises et de l’innovation, une baisse de 20 % de- traitement- des fonctionnaires, des coupes budgétaires. En 2010, l’Irlande décidait de réduire son budget de 10 Md€, soit 6 % de son PIB. Par comparaison, on peut dire que c’est l’équivalent d’une réduction de la dépense publique de l’ordre de 120 Md€ en France.