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«Pourquoi l’extraordinaire débureaucratisation que prépare Trump doit inspirer la France»

Jean-Philippe Feldman dans Figaro Vox

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La création d’un département de «l’efficacité gouvernementale», confié à Elon Musk, doit rappeler à la France l’urgence de combattre ses dysfonctionnements, estime Jean-Philippe Feldman, chercheur à l’Institut de recherches économiques et fiscales.

Donald Trump a annoncé que le grand homme d’affaires Elon Musk dirigerait avec un autre chef d’entreprise, le milliardaire Vivek Ramaswamy, un département intitulé «département de l’Efficacité gouvernementale». La gauche et l’extrême gauche françaises se sont déchaînées, qui pour fustiger un président populiste d’extrême droite, qui pour anathématiser un homme, le plus riche du monde, en plein conflit d’intérêts. Mais le texte même de la déclaration a été largement passé par pertes et profits. À tort. En effet, au mieux on a lu le premier des trois paragraphes, celui qui livre les missions du nouveau département : démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les réglementations excessives et restructurer les agences gouvernementales.

Le second paragraphe parle du «projet Manhattan» de notre époque, manière provocatrice de signifier le côté explosif et primordial du programme. Il est précisé que le nouveau département aura un statut spécial, en dehors du gouvernement, mais en lien avec la présidence pour lui donner des conseils et des avis afin de mener de grandes réformes structurelles et, ceci est le plus important, afin de «créer une approche entrepreneuriale» pour le gouvernement. Autrement dit, le projet s’inscrit dans un vieux débat propre à la sociologie des organisations en défendant l’idée que l’État doit, sinon être géré comme une entreprise, du moins s’inspirer de ses règles et principes.

Le troisième et dernier paragraphe livre les objectifs de Donald Trump. C’est aussi le passage le plus libéral au sens français du terme. Il s’agit, on l’a bien compris, de modifier la bureaucratie fédérale en y instillant de l’efficacité. Mais plus encore, il s’agit de rendre la vie des Américains meilleure. Le nouveau président rappelle que l’immense budget américain connaît de multiples gaspillages et fraudes. Il appartiendra à Elon Musk et Vivek Ramaswamy de libérer l’économie et de rendre le gouvernement compatible avec la formule «Nous, le peuple», premiers mots de la vénérable Constitution de 1787.

Donald Trump précise que le travail doit être clos au plus tard le 4 juillet 2026. La date n’est pas choisie par hasard : les États-Unis fêteront alors le 250e anniversaire de la Déclaration d’Indépendance de 1776, un monument libéral qui a consacré la vision de l’homme et de l’État développée dans l’œuvre de John Locke. En effet, le grand philosophe anglais écrivait en 1690 dans son Second traité du gouvernement civil qu’un gouvernement n’avait d’autre devoir que de faire respecter la vie, la liberté et la propriété privée des individus, et que, s’il faillit à sa mission, il perdait toute légitimité. «Un gouvernement plus petit avec plus d’efficacité et moins de bureaucratie», écrit aujourd’hui Donald Trump, «sera le cadeau parfait à offrir à l’Amérique».

L’un de nos rares ministres libéraux, Guillaume Kasbarian, chargé (l’intitulé complet de ses fonctions mérite d’être rappelé) de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, s’est réjoui sur X de la mission confiée à Elon Musk, et il a confié sa hâte de partager avec lui «les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasse et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics». Que n’avait-il dit ! Syndicalistes et politiciens lui sont tombés dessus comme un seul homme en le rabrouant et en le traitant, entre autres amabilités, d’«Elon Musk sans l’électricité»… Il n’a d’ailleurs reçu que peu de soutiens, hormis celui de Valérie Pécresse, et même la porte-parole du gouvernement a pris ses distances.

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5 commentaires

L'Oeil du cyclone 11 décembre 2024 - 12:36 am

j’ai également remarqué depuis peu une inflexion du discours médiatique à propos de Javier Milei… avant les médias de gauche et de droite le conspuaient… maintenant les médias de gauche continuent de le conspuer, mais les médias de droite commencent tout doucement à poser un regard plus constructif sur son action. Je pense que le basculement politique des Etats-Unis est également un basculement intellectuel plus profond qu’il n’y paraît. Il semble d’ailleurs que cette fois-ci le libéralisme américain ne se cantonne plus à « l’efficacité économétrique » mais renoue avec les fondamentaux philosophiques généraux du libéralisme classique, à sa conception de l’homme et de la société. Face aux adversités et aux néo-obscurantismes, je pense que c’est le bon choix.

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Laurent46 11 décembre 2024 - 9:08 am

Impossible d modifier quoi que ce soit en France il est urgent de comprendre que tout ce monde politique et partis sauf 1, public, parapublic, syndical, rentiers, assistés, fondations et associations qui y sont liés est beaucoup trop nombreux avec des avantages hors normes et un rendement plus que faible sauf les services fiscaux . Tout ce monde fainéants sans qu’il ne s’en rende compte par habitude avec des avantages bien meilleurs que la majorité de ceux qui triment pour les payer. Tout ce monde là, les charges d’un pays qui ne vie que sur des fonds publics qui dépasse aujourd’hui les 50 % de la population et majoritairement de gauche ne veux pas que le système change au contraire ils en veulent toujours plus pour répondre à leurs besoins de loisirs bien organisés avec leurs vacances calqués sur celles des écoles et leur absentéisme non justifié de 40 % sinon plus. Le point de non retour est largement dépassé .
Pour mémoire ils ont réussis à faire croire que « La Démocratie a un coût » depuis cette période là les choses n’ont faits que s’empirer sans oublier que ce nouveau monde est celui des loisirs avant tout, le travail étant secondaire.
Promenez vous dans les rues, plus personne nettoie devant sa clôture, c’est à la collectivité de faire, les forêts publiques deviennent impénétrables écologie oblige mais par période sèche le feu en fait son bonheur, mais pour faire du vélo électrique ils sont forts et sèment la nature de mouchoirs de poche en papier toujours et encore la fainéantise qui est au rendez-vous. Mais pire encore ils éduquent ainsi les générations à venir. Que voulez-vous encore faire avec une telle société ? RIEN le résultat est au rendez-vous et le fond n’est pas encore atteint, les larmes et le sang risquent de couler.

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Jojo 11 décembre 2024 - 11:50 am

Ce serait à mourir de rire si cela n’avait pas un arrière goût tragique pour la France. Une extrême gauche plus arcboutée que jamais sur sa gabegie et sa démagogie, fermée à tout progrès administratif, comme un troupeau de lemmings qui courent à la noyade. Mélenchon a raison il n’y aura pas de réforme ni véritable progrès sans une révolution qui cassera toutes les règles et sera sans doute violente. Mais ce ne sera pas la révolution type Vénézuela qui lui plairait tant, heureusement, mais plutôt celle du bon sens et de l’efficacité au détriment des profiteurs, des paresseux et des incompétents, contre les idéologies irréalistes des temps présents. C’est ce qu’il faut espérer et préparer, parce que ce sera la dernière chance de la France de ne pas rejoindre la cohorte des pays sous développés.

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Virgile 11 décembre 2024 - 1:11 pm

Faut pas rêver, personne en Europe ne tentera une telle chose!

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dimdammeister 11 décembre 2024 - 5:29 pm

Oh, tres bien ecrit…

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