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L’ISF dévore le capital

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L’article de Jean-Philippe Delsol consacré à la nécessaire suppression de l’ISF est publié par le quotidien Les Echos (20 mars). Lire.

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Lexxis 20 mars 2017 - 5:39 pm

UN IMPÔT DE FRUSTRÉS…
A mettre en regard les patrimoines et les revenus de nos parlementaires et Ministres, on est stupéfait du nombre extrêmement réduit de nos élus et de nos dirigeants politiques dont le patrimoine émarge à l'ISF. De même, aujourd'hui les questions que soulèvent notamment les déclarations de Monsieur Macron tardent vraiment beaucoup à recevoir les réponses ou les éclaircissements qui s'imposent, alors que bien évidemment une fois l'élection passée, elles auront perdu tout intérêt. En outre, alors que plusieurs interrogations s'étaient fait jour sur son exonération à l'ISF, on remarquera également que le Président de la République, dont on sait comme il est fier de son texte, est – sauf erreur – la seule personne de l'exécutif à échapper au contrôle de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.

En réalité,l'ISF ne relève pas de la justice fiscale, mais d'une sorte de frustration citoyenne et malsaine, issue d'un égalitarisme mesquin et dissimulateur, avec comme on sait le résultat que cet impôt inique n'atteint pas les plus grosses fortunes qui savent pour la plupart parfaitement comment y échapper par des défiscalisations astucieuses et à défaut par une expatriation personnelle. Et le récent scandale Cahuzac a parfaitement montré que le citoyen ne pouvait pas attendre grand chose de l'Administration fiscale pour exercer sur les dossiers des puissants la moitié des contrôles qu'elle déploie sur les déclarations de moindre notoriété.

L'ISF, c'est le déni permanent de ces expatriations qui nous ruinent, c'est le scandale de l'exonération des oeuvres d'art qui épousait trop parfaitement les exigences de professions bien en cour (un taux symbolique eût en effet permis à très faible coût de mieux recenser le patrimoine national), c'est aussi le révélateur implacable de la lâcheté de notre personnel politique et pour tout dire enfin, c'est l'équivalent moderne de la révocation de l'Edit de Nantes. Mais pour trop de nos compatriotes que diantre représente encore ce désastreux et très lointain souvenir dans notre histoire qui, obsédée par les civilisations (et les plus lointaines sont les meilleures), ne se souvient plus guère ni des dates, ni des actes qui ont fondé notre pays?

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