Les Jeux olympiques envers et contre tous ? Pas vraiment, puisqu’une majorité de Japonais est favorable au déroulement des Jeux, qui ont débuté officiellement vendredi 23 juillet, avec déjà huit médailles pour la délégation française, souligne Nicolas Lecaussin, directeur de l’Institut de recherches économiques et fiscales (IREF). Tribune.
Superbe médaille d’or obtenue par Clarisse Agbegnenou aux Jeux olympiques ! Quand on pense qu’elle aurait pu ne jamais l’avoir… En effet, plusieurs fois la menace de l’annulation a pesé sur les Jeux olympiques de Tokyo. Mi-mai, le bruit courait déjà . A cause de la pandémie, bien entendu. Rappelons que ces JO devaient se dérouler en 2020 et qu’ils ont déjà été reportés. La crise sanitaire et la soi-disante impopularité des JO auprès des Japonais étaient de vraies munitions pour ceux qui demandaient leur annulation. Le retard dans la vaccination au Japon était aussi un argument de taille. La responsabilité de cette décision revenait au seul Comité international olympique (CIO) qui, en cas de « guerre », « désordre civil », ou s’il estime la sécurité des participants « sérieusement menacée » par une « raison quelconque », peut trancher en faveur d’une annulation.
Finalement, pour notre plus grand bonheur, les Jeux battent leur plein et tout se passe au mieux. Plus encore, selon un sondage publié le jour de l’ouverture, le 23 juillet 2021, cité par Gearoid Reidy, un journaliste de Bloomberg News, une grande majorité (65 %) de Japonais est favorable au déroulement des Jeux. Dans une série de tweets, le journaliste répond aux principales idées reçues autour de l’événement. « Douze personnes dans le village olympique (qui peut en accueillir 16 000), dont 4 athlètes, ont été contrôlées positives », lance le journaliste à l’adresse de ceux qui affirment qu’un « grand nombre » d’athlètes ont déjà été testés positifs.
Finalement, la peur et la méfiance auront été surmontées et la cérémonie aura tenu toutes ses promesses. Tout cela a été possible grâce au travail fourni par les organisateurs et par les mesures d’exception mises en place. Tout principe de précaution face à une crise sanitaire n’est valable que si les actions efficaces l’accompagnent. A Tokyo, une armée d’employés et de volontaires s’affaire jour et nuit. Les salles à manger sont cloisonnées. Les microphones sont désinfectés entre les questions lors des conférences de presse.
Même les athlètes qui soutiennent d’autres athlètes sont régulièrement mis en garde par des avertissements récurrents : « Applaudissez, ne chantez pas et ne criez pas. » On peut se faire vacciner sur place – d’ailleurs, 80 % des sportifs présents (sur presque 11 000) le sont – et cela est valable pour les participants et aussi pour les spectateurs. Les organisateurs exigent des tests fréquents et limitent le nombre de personnes sur les sites. Le personnel médical chargé de déterminer comment faire du sport de la manière la plus sûre possible pendant une pandémie sait maintenant comment s’y prendre… pour les prochaines éditions, qui sait ?