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Plan de relance ou plan de dépenses ?

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Vous avez dit plan de relance ? En réalité, 70% des milliards du Plan « France Relance » qui seront dépensés n’iront pas dans des investissements mais serviront à financer des dépenses courantes ou des promesses de campagne non tenues. Par exemple, 13 milliards d’euros sont prévus pour la reprise de la dette des hôpitaux! Ainsi, ce plan cache un endettement supplémentaire de l’État pour pallier son déficit.

Mercredi 3 septembre 2020, le Premier ministre Jean Castex a présenté le plan « France Relance » pour sortir de la crise engendrée par le Covid-19 et « bâtir la France de 2030 ».
Ce plan, c’est 100 milliards d’euros, un chiffre record vanté par l’exécutif, qui doivent relancer la France : 30 milliards pour la transition écologique, 35 milliards pour la compétitivité et la réindustrialisation, 35 milliards pour la cohésion sociale et territoriale. Le tout doit être articulé par un Haut Commissariat au Plan qui signe son grand retour bien qu’ayant été largement inopérant depuis 1993.
Tout comme le très vieux Haut Commissariat au Plan (créé en 1946), la notion de plan de relance est loin d’être nouvelle en France. Depuis 2010, la France a connu trois plans de relance successifs. Le premier fût érigé par Sarkozy en 2010, puis le deuxième et troisième par François Hollande en 2014 et 2016 sans qu’aucun effet positif majeur n’ait été enregistré sur l’économie. C’est un phénomène de banalisation de ces plans qui touche la France. Ils témoignent des carences structurelles de son économie. Aucun effet positif majeur n’a cependant été enregistré sur l’économie française
En effet, dans la réalité, 70% des milliards du Plan France Relance qui seront dépensés n’iront pas dans des investissements mais serviront à financer des dépenses courantes ou des promesses de campagne non tenues. Par exemple, 13 milliards d’euros sont prévus pour la reprise de la dette des hôpitaux! Ainsi, ce plan cache un endettement supplémentaire de l’État pour pallier son déficit.
Point positif, la baisse des impôts de production, une spécificité française quasi inexistante ailleurs. Le gouvernement prévoit de les baisser de 20 milliards sur 2 ans. C’est insuffisant et ambigu. À terme, ils resteront supérieurs de 70 milliards aux impôts de production de l’Allemagne. Malgré ces mesures les entreprises françaises payeront toujours 4,6 points de PIB d’impôts supplémentaires par rapport à leurs principaux concurrents. Et le plan n’annonce rien sur ce qui se passera une fois les deux ans écoulés, ce qui peut laisser présager que ces impôts seront remis en place…
À défaut donc de relancer l’économie française, le plan semble relancer une énième fois son étatisme, la hausse de sa dépense publique, ainsi que son endettement.

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4 commentaires

zelectron 9 septembre 2020 - 12:16

Exemple d'érosion déliquescente de l'arrosage financier par l'état
Je me demande au fond si ce ne sont pas seulement 10% qui vont servir réellement au redressement . . . .

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Jules Devie 10 septembre 2020 - 11:06

Bonjour,

En décortiquant le plan de relance, nous trouvons que 30% de la somme totale représente des investissements réels. Mais en effet, il n'est pas certain que la totalité de ces investissements soient productifs.

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PhB 9 septembre 2020 - 2:59

Plan de relance et baisse des charges des entreprises
Bonjour
Globalement, je suis en accord avec votre développement et les arguments qui y sont présentés néanmoins, il faudrait arrêter de systématiquement "mettre côte à côte" les charges des entreprises françaises et allemandes.
Ayant travaillé 38 ans dans une entreprise française, filiale d'une allemande située à Karlsruhe et ayant beaucoup échangé avec mes collègues allemands, certes mieux payés de premier abords, je vous invite à comparer la feuille de paye française avec celle des allemands. Ce n'est pas comparable dans l'état vu que les périmètres de financements sont différents, déjà mes collègues allemands ne bénéficiant pas des mêmes avantages sociaux que nous les français.
Pour comparer, il est nécessaire de tout "mettre à plat" en appliquant des coefficients de pondération et en écartant les cotisations qui n'existent pas dans les deux pays.
Il est vrai que les employeurs de l'hexagone sont "pressés comme des citrons" et qu'il y aurait des choses à faire pour leur faciliter la tâche, qu'il y a également beaucoup d'argent perdu dans ce mille-feuille administratif français mal géré et inefficace.
Merci pour vos articles intéressants.
PhB

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Jules Devie 10 septembre 2020 - 11:29

Bonjour,

Merci pour cette réponse constructive.

Il faut en effet faire attention avec les comparaisons entre les pays.

Cependant, dans le cas particulier des impôts de productions la France est une exception comparée à L'Allemagne, mais aussi comparée à tous les autres pays européens ! Ce type d'impôts n'existe pas ou très peu en Europe.

Ce n'est pas tant une question de chiffre, mais le principe même de taxer la production en amont qui pose problème. Au contraire la production, doit être absolument encouragée. Tous les pays européens l'ont compris.

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