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Immigration : l’approche libérale pour moins d’Etat et intégration des individus

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Grâce à l’AME, revoilà l’immigration ! Les débats sur ce thème sont inépuisables et ont d’ailleurs connu plusieurs mutations ces trente dernières années. Dans les années 1990, le sujet était évité par la majorité des partis politiques pour « ne pas faire le jeu du Front national », expression culpabilisante lancée par les moralisateurs de gauche et les grands médias. Ensuite, avec l’aggravation des problèmes dans les banlieues et les vagues d’immigrés, tout le monde a commencé à se prononcer, à commenter et à proposer des solutions. La droite, en grande majorité, est aujourd’hui décomplexée, la gauche aussi mais un peu embarrassée quand même, car elle continue à nier les réalités, tandis que la droite extrême veut tout contrôler et tout interdire. Les positions et solutions s’avèrent de part et d’autre peu réalistes pour un pays européen historiquement et culturellement ouvert aux autres. Il serait plus efficace de garder l’esprit lucide.

Très inquiétant sondage qui reflète l’échec de la politique de l’Etat

Qu’il y ait un problème d’immigration en France, cela ne fait aucun doute. Qu’il y ait des problèmes très graves (et qui risquent d’échapper complètement aux autorités) dans certaines banlieues, cela ne fait aucun doute non plus. Les derniers chiffres fournis par le Secours catholique et cités par le chercheur Julien Damon sont très révélateurs : en 2017, environ 42 % des personnes accueillies dans les centres étaient étrangères, contre 18 % en 1995. Début 2018, les adultes provenant d’un pays autre que l’UE représentaient 76 % des personnes étrangères hébergées en Ile-de-France, contre 53 % en 2015. Ils sont surtout africains et arabes, très peu asiatiques. C’est un premier constat que devraient faire les pouvoirs publics. Ailleurs, aux Etats-Unis par exemple, on connaît très bien l’origine et la religion des immigrés. Faire ensuite des études sur ces minorités est facile. En France, nous avons des ordres de grandeur : 5, 6 ou 10 millions de musulmans. Le nombre exact n’est pas connu ou il n’est pas rendu public. Cela n’empêche pas les enquêtes sur cette population, comme celle que vient de réaliser l’IFOP pour le magazine Le Point et selon laquelle 68 % des musulmans de France déclarent que les filles devraient avoir le droit de porter le voile au collège et au lycée. Ils seraient même 75 % à en être convaincus parmi les jeunes de moins de 25 ans (qui sont d’ailleurs Français en très grande majorité) ! Encore plus inquiétant, 49 % des musulmans de moins de 25 ans pensent que la laïcité doit s’adapter à la pratique de l’islam et 27 % pensent que la charia devrait prévaloir sur nos lois ! En conséquence, il ne faut pas s’étonner que les gens votent pour les extrêmes et contre l’immigration même dans les régions où il n’y a pas ou très peu d’immigrés. En Allemagne par exemple, le vote « populiste » a progressé même dans des régions très riches n’accueillant que très peu d’immigrés. Dans certains pays de l’Est de l’Europe, les sondages montrent que la première raison d’inquiétude des populations est… l’immigration, avant la pauvreté et le chômage.

Le travail, le respect et la responsabilité individuelle doivent remplacer l’Etat providence

Il faut donc être lucide et accepter qu’il existe une méfiance grandissante et une peur à l’égard d’une certaine immigration. L’IREF a déjà eu l’occasion de faire des propositions en ce sens. Contrairement à ce que soutiennent les politiques, il ne faut pas plus d’Etat mais moins d’Etat. Il faut en finir avec l’Etat providence et faire comprendre clairement aux immigrés qu’ils doivent s’intégrer par le travail, que l’intégration est une obligation car vivre en France, cela doit se mériter. Il faut décentraliser la politique d’immigration et en confier le contrôle aux régions, avec un système par points et en fonction des besoins. Ce système existe dans plusieurs pays, notamment au Canada, aux Etats-Unis et en Australie. Certains politiques insistent sur l’apport économique des immigrés et leur rôle dans l’innovation. L’exemple le plus cité est celui des Etats-Unis sauf que là-bas, la plus forte proportion d’immigrants vient d’Asie (41 % depuis 2010) et d’Amérique centrale (21 %), de plus en plus fortement représentée puisque sur près d’un million de personnes qui se sont installées aux Etats-Unis en 2018, la grande majorité en venait. Le pays compte 4.4 millions d’individus originaires de l’Inde. Il y a peu d’immigrés d’origine africaine et arabe ou musulmane en général. Qu’il existe un apport économique de l’immigration, c’est indéniable : le Royaume-Uni, avec une très forte proportion d’immigrés indiens et est-européens, en constitue un autre exemple. Mais cela ne doit pas faire oublier les problèmes d’intégration – dont les causes sont multiples – posés par certains immigrés, comme le montre le sondage IFOP cité plus haut ; ni que les dernières innovations marquantes des pays musulmans datent de quelque 700 ans…

Un immigré est un véritable atout quand il s’intègre parfaitement dans son pays d’adoption. Ce n’est pas l’Etat providence avec son AME qui le fera à sa place, mais le travail, la responsabilité individuelle et le respect des autres.

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3 commentaires

Sébastien Maurice 24 septembre 2019 - 12:28

Un système de contrôle des flux migratoires au niveau régional
Un système de contrôle des flux migratoires au niveau régional, ca fait surtout penser à la Chine…non il faut respecter le principe de libre circulation, mais en mettant fin aux incitations pernicieuses de l'Etat providence.

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jean-pierre gaillet 24 septembre 2019 - 4:46

Grosses erreurs !
L'auteur parle de "l’Etat providence avec son AME", estimant sans doute que les aides publiques constituent une sorte d'appel d'air pour les migrants.
C'est une vision fausse comme le montre l'exemple de Calais ou des milliers de migrants risquent leur vie pour rejoindre la Grande Bretagne où "l'Etat providence" a été démantelé depuis longtemps…
Par ailleurs, ne pas soigner les migrants serait, non seulement une politique inhumaine, mais aussi prendre le risque de voir des épidémies se multiplier… et les virus se moquent qu'on ait ou non des papiers.
L'auteur souhaite que les migrants s'intègrent. Encore faudrait-il qu'on ne construise pas des ghettos mais qu'on pratique une vraie politique de mixité sociale.On a vu dans le XVI que les plus riches s'y opposaient.
Par ailleurs l'auteur note que "il ne faut pas s’étonner que les gens votent pour les extrêmes et contre l’immigration même dans les régions où il n’y a pas ou très peu d’immigrés". Il se trompe : les gens votent pour les extrêmes et contre l’immigration surtout dans les régions où il n’y a pas ou très peu d’immigrés. Ca devrait faire réfléchir, non ?

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lonbled 24 septembre 2019 - 5:15

immigration musulmane
Votre article démontre que vous n'avez rien compris, un musulman pratiquant ne peut pas s'intégrer, pourquoi ne lisez vous pas le coran et les hadiths.
Les musulmans sont en route pour conquérir l'Europe et le monde et votre idéologie occidentale est foutue.

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